Grenoble ne veut pas de Shein. En tous cas, c’est la position de son maire, Eric Piolle. L’élu écologiste demande au président de la Société des grands magasins (SGM), Frédéric Merlin, par ailleurs propriétaire du BHV Marais, de «suspendre» l’arrivée de Shein dans la ville de l’Isère. Une suspension exigée «tant que ses dirigeants n’auront pas apporté à nos parlementaires toutes les garanties nécessaires quant au contrôle et à la vérification de la légalité des produits proposés à la vente par votre partenaire», écrit Éric Piolle dans une lettre rendue publique ce jeudi, mais datée de mercredi.

L’installation d’un point de vente physique de Shein au sein du magasin BHV grenoblois, exploité par SGM et anciennement Galeries Lafayette, est, à l’heure actuelle, prévue le 18 novembre. «A Grenoble, nous refusons d’accueillir une enseigne qui foule aux pieds les valeurs de dignité, d’éthique et de durabilité», ajoute l’édile dans un message publié sur les réseaux sociaux.

L’élu écologiste précise qu’il a refusé de rencontrer le président exécutif de Shein Donald Tang. Dénonçant une marque qui «incarne les pires dérives de l’ultra fast-fashion», il fait également référence aux «nouveaux scandales : vente de produits à caractère pédopornographique, puis d’armes interdites», qui se sont retrouvées sur sa plateforme de vente sur internet.

«Frédéric Merlin a déjà parfaitement répondu sur le partenariat entre le BHV et Shein sur la qualité et la provenance des produits, qui n’ont rien à voir avec ceux qu’on trouve sur la marketplace», proposés par des vendeurs tiers, rétorque pour sa part le groupe SGM. «Le partenariat aujourd’hui concerne des vêtements dont la qualité est contrôlée», souligne encore le groupe, qui assure par ailleurs avoir reçu le soutien de commerçants grenoblois.

Mercredi, la maire de Dijon, Nathalie Koenders, a elle aussi déploré l’arrivée le 18 novembre de Shein dans sa ville, en appelant au «législateur» et aux «institutions européennes». «Shein a choisi Dijon, mais Dijon n’a pas choisi Shein. Les valeurs que prône Shein, en matière écologique, économique et de droit social, je ne les partage pas du tout», avait notamment déploré l’édile.