TRIBUNE – Le réseau neuronal de la lecture, qui n’existait pas biologiquement dans le cerveau de nos lointains ancêtres et qui s’est construit au fil du temps, menace aujourd’hui de disparaître face au poids des écrans, déplore le professeur de psychologie.
Olivier Houdé est professeur de psychologie à l’université Paris Cité et membre de l’Académie des sciences morales et politiques.
À l’heure où certains enfants commencent à apprendre à lire et d’autres, plus grands, tentent de se perfectionner, force est de constater qu’en dehors de l’école, ils passent beaucoup plus de temps sur toutes sortes d’écrans, plutôt qu’un livre en main ! C’est la «génération YouTube, Snapchat, TikTok et Instagram». Mais qu’en pense leur cerveau ? Le réseau neuronal de la lecture n’existait pas biologiquement dans le cerveau de nos lointains ancêtres avant l’invention de l’écriture et de la lecture il y a quelque cinq mille ans.
Ce réseau a dû se construire par recyclage neuronal et une empreinte culturelle inédite dans des régions cérébrales antérieurement dédiées à la vision des objets qui, elle, existait depuis la nuit des temps. De la même façon, le réseau neuronal de la lecture doit se reconstruire, se façonner, telle une empreinte éducative singulière…
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