Depuis le début de la pandémie en 2020, les sceptiques ayant fait du vaccin contre le COVID-19 leur pire ennemi martèlent le même refrain, ad nauseam : « le remède serait pire que le mal ». Leur étendard principal était les myocardites post-vaccinales provoquées après l’injection, qui ne concernait qu’une très faible partie de la population (environ 1 cas sur 100 000), qui étaient le plus souvent réversibles.
Ses détracteurs avaient trouvé leur cheval de bataille idéal : quelques cas isolés, montés au pinacle, jusqu’à ce que la réalité soit conforme à leurs attentes. Néanmoins, ce qu’ils avaient oublié de préciser (c’est normal, l’information n’était pas encore disponible), c’est que le risque de développer une myocardite était plus de deux fois supérieur après une infection au SARS-CoV-2 qu’après la vaccination. Cette étude britannique, la plus vaste menée à ce jour sur la population pédiatrique et adolescente, publiée dans le volume 9 de la revue The Lancet Child & Adolescent Health, vient de le confirmer. Comme quoi, la vérité finit toujours par se rétablir, même après une gigantesque épidémie de mensonges propagée par une armée d’experts autoproclamés.
COVID-19 : la science vient de clouer le cercueil du mythe antivax
Voilà les chiffres de l’étude, qui eux, ne souffrent d’aucun biais idéologique : entre janvier 2020 et décembre 2021, les chercheurs du NHS (National health Service) ont suivi près de 14 millions d’enfants âgés de moins de 18 ans, dont 3,9 millions vaccinés avec le Pfizer/BioNTech et 3,4 millions infectés pour la première fois par le virus.
Chez les enfants infectés par le SARS-CoV-2, on dénombrait plus de 17 cas supplémentaires pour 100 000 de syndromes inflammatoires multisystémiques (SIME), incluant des formes apparentées à la maladie de Kawasaki, dans les six mois suivant l’infection initiale, contre près de 2 cas de moins pour 100 000 chez les vaccinés. Le risque de développer ces syndromes inflammatoires était donc près de dix fois plus élevé après l’infection par le SARS-CoV-2 qu’après la vaccination.
Les myocardites suivaient la même dynamique : 2,1 cas pour 100 000 après infection, contre 0,8 après vaccination. Le risque était donc 2,6 fois supérieur : un chiffre qui transforme ainsi le grand discours des antivax en un cas d’école de désinformation. En effet, le rapport EPI-PHARE pointait, lui ausssi, vers cette même conclusion en 2022, chez les personnes de 12 à 50 ans : l’infection par le SARS-CoV-2 était associée à un risque de myocardite neuf fois plus élevé qu’en temps normal.
Angela Wood, chercheuse au réseau HDR UK de Cambridge, enfouce le clou : « Ces complications restent très rares chez les jeunes, mais nos données montrent qu’elles sont plus fréquentes après une infection qu’après un vaccin ».
Le mythe inverse s’est déversé d’un cocktail explosif : l’ignorance, des émotions mal placées, une certaine défiance gouvernementale et des cas isolés sortis de leur contexte. Quelques myocardites, pourtant rares et majoritairement bénignes, ont suffi à provoquer une panique mondiale, amplifiée par des médias en quête de controverse et de personnes en mal de certitudes qui se sont empressées de crier au complot sur les réseaux sociaux.
Le Royaume-Uni, cédant à la peur, a préféré mettre le doute sur un piédestal et a repoussé la vaccination des enfants jusqu’en avril 2022. Un laps de temps pendant lequel le virus a pu circuler librement chez les plus jeunes, alors que le débat public s’enlisait dans des querelles stériles. La peur de la piquûre aura finalement coûté bien plus cher que la piqûre elle-même, puisqu’en freinant la campagne pédiatrique, le pays a compromis la protection de millions d’enfants, tout en sapant la confiance du public dans la médecine préventive.
Les vaccins à ARNm : les alliés du cœur
Les chercheurs rappellent tout de même que leur étude porte sur les souches en circulation durant le pic pandémique, non sur les variants actuels. Ce qui ne change… absolument rien au fond, puisque les mécanismes inflammatoires à l’origine des myocardites et des syndromes multisystémiques sont les mêmes, quel que soit le variant.
Ne parlons même pas de sa valeur statistique, qui reste exceptionnelle : 97 % de la population pédiatrique britannique. La corrélation observée entre infection virale et inflammation cardiaque, d’une part, et la faible incidence post-vaccinale, d’autre part, repose sur une base de données si large qu’aucune variation mineure de souche ne pourrait en inverser la tendance. Le vaccin protège mieux qu’il ne provoque de risque cardiaque, et le SARS-CoV-2 reste le facteur le plus déterminant de ces complications inflammatoires. « La taille de l’échantillon et le croisement complet des bases de données du NHS nous donnent une grande confiance dans nos conclusions », précise Wood.
Son collègue William Whiteley (Université d’Édimbourg) rappelle un autre aspect, souvent oublié du grand public : les vaccins à ARNm comme le Pfizer/BioNTech diminuent également le risque d’accidents vasculaires, comme les infarctus et les AVC. En effet, ceux-ci ont une action préventive sur les phénomènes inflammatoires systémiques et la coagulation sanguine excessive provoqués par l’infection virale, qui peuvent fragiliser les artères et favoriser la formation de caillots.
Sur le plan médical, le débat est donc clôt : le rapport bénéfice-risque du vaccin contre le COVID-19 reste écrasant. L’autre vérité, qui sera assez inconfortable à entendre pour certains : la peur irrationnelle a certainement coûté plus de vies que les effets secondaires du vaccin. En rejetant les faits scientifiques pour embrasser une idéologie toxique et quasiment sectaire, une partie du monde a tourné le dos à la médecine. Beaucoup « voulaient des preuves », et dénonçaient un « complot médical » : eh bien, les voilà : une démonstration clinique à l’échelle d’un pays. Aucune étude médicale, n’aura, à ce jour prouvé l’inverse des conclusions apportées par celle-ci ; peut-être serait-il temps de poser les armes ?
- Une étude britannique portant sur près de 14 millions d’enfants confirme que les inflammations cardiaques sont beaucoup plus fréquentes après une infection au COVID qu’après vaccination.
- Les vaccins à ARNm réduisent aussi le risque d’accidents cardiovasculaires, en limitant les effets inflammatoires du virus.
- Aucune donnée scientifique sérieuse ne contredit ces résultats : le danger provenait du virus, pas du vaccin.
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