Mine de rien, à l’échelle du Chambon-Feugerolles, c’est une petite révolution.
Plus de vingt ans après la réorganisation et le départ des patrouilles à Firminy à la création de la circonscription de l’Ondaine, six ans après la fin de l’activité sur place et la dernière main courante enregistrée, les locaux de l’ex-commissariat du 15 rue de la République reprennent vie.
Le commissaire Yves Cellier, directeur interdépartemental de la Loire (DIPN), rembobine : « L’État était toujours propriétaire du bâtiment. En 2022, le Premier ministre, Jean Castex, avait pris l’engagement que la police viendrait se réimplanter dans ses locaux (ceux qui n’auraient pas été réhabilités, NDLR). J’ai souhaité, un peu comme à Roche-la-Molière ou Montreynaud (dont les jours d’ouverture des bureaux ont été réduits pour s’adapter aux besoins de la population et mettre plus de policiers sur le terrain, NDLR), ouvrir et recevoir le public ici, que cela soit un point de contact. »
Deux demi-journées par semaine
Depuis cette semaine, chaque mardi et jeudi, le site est désormais ouvert de 9 à 13 heures pour recevoir les Chambonnaires et leurs voisins, qui auraient « un besoin de s’épancher auprès des services de police, au titre du conseil, de la main courante ou de la plainte ».
Dans les faits, deux policiers du commissariat de l’Ondaine seront présents, « l’un à l’accueil, l’autre à la prise en compte des doléances et de la judiciarisation s’il y a eu lieu de le faire ». Les agents en poste ne mèneront pas d’investigations.
Cette réouverture est faite à titre expérimental, alors que le système de pré-plainte et plainte en ligne fonctionne. « Nous ferons un bilan afin de savoir s’il est pertinent de maintenir une présence policière, si nos horaires sont adaptés, etc. Nous verrons cela selon la fréquentation », informe Yves Cellier qui tient à préciser : « La présence policière dans des locaux n’apporte pas plus de sécurité sur la voie publique. »
Une centaine de personnes composent toujours les effectifs du commissariat de l’Ondaine, un chiffre jugé régulièrement trop bas par les élus, qu’ils aimeraient voir croître afin de lutter contre les trafics et avoir davantage de patrouilles nocturnes.
Une demande d’ouverture jugée légitime
Cette réouverture émane d’une forte demande locale, des Chambonnaires et de la municipalité pour « retrouver une présence d’accueil dans des locaux de police qui existent de longue date ». « Elle était légitime au regard du nombre d’habitants au Chambon-Feugerolles, concède le DIPN, évoquant une « interface de proximité » entre la police nationale et la population.
L’initiative est saluée par le maire, David Fara : « C’est une très bonne nouvelle pour les habitants du Chambon-Feugerolles et de La Ricamarie. Nos concitoyens demandent une proximité des services publics donc c’est important. »
La fermeture du bureau de police en 2019 mais progressive dès juin 2018 avait été « compliquée » dans la commune mais « il y avait toujours l’espoir que quelque chose se passe et c’est le cas aujourd’hui. Pour nous, c’est très positif », souligne l’élu. Qui met en avant le soutien des autres maires de la circonscription de l’Ondaine, « notamment ceux de Firminy et de La Ricamarie » qui ont appuyé la demande de réouverture du bureau de police chambonnaire.