A chacun sa photo de famille. Mardi, Grégory Doucet posait aux côtés des représentants locaux de la gauche réunie. Un NFP au sein duquel la France Insoumise n’a pas souhaité se greffer, à l’instar de la plupart des grandes villes du pays où le parti mélenchoniste va vouloir se compter, voire remporter des mairies.
A Lyon, c’est la députée Anaïs Belouassa-Cherifi qui porte ces ambitions. Très proche de Jean-Luc Mélenchon, elle a réussi à réunir 300 personnes, dont de nombreux déçus restés aux portes d’In-Sted dans le 3e arrondissement.
Salle comble pour applaudir ABC, ses têtes de liste, mais aussi Clémence Guetté véritable rockstar dans les rangs de LFI. Il y avait des jeunes évidemment, des vieux de la vieille aussi. Des antifas, des militants pro-palestiniens, quelques indécis et des curieux…
Le choix était fait de ne nommer personne mais d’être suffisamment explicite pour que le public sache qui huer. A ce petit jeu, Grégory Doucet a été épargné. Il a simplement été reproché au maire écologiste de Lyon par Jérôme Faÿnel du Collectif 69 Palestine de ne pas avoir participé à ses manifestations et d’avoir conservé le jumelage avec la ville israélienne de Beer-Sheva. Forcément, on peut difficilement honnir l’édile avec qui le rassemblement s’opèrera au second tour.
Jean-Michel Aulas ? Une cible parfaite. Et c’est Anaïs Belouassa-Cherifi qui en parlait le plus durement : « Lyon mérite mieux qu’un entrepreneur millionnaire. Il est le Guignol de la droite et de la macronie agonisante ».
Et évidemment le Parti socialiste, visé consécutivement par Clémence Guetté et la candidate LFI au pupitre. D’autant que les révélations de LyonMag de la veille, sur la « proposition Miss France » moquée par des cadres socialistes lyonnais quant à la volonté d’ABC de réquisitionner des logements vides pour les personnes à la rue, ont choqué. « C’est méprisant, c’est sexiste. Mais le plus horrible, c’est qu’ils ont renoncé à améliorer la vie des gens », dénonçait Anaïs Belouassa-Cherifi.

Quid des propositions ? Il y a bien sûr cette « proposition Miss France » pour laquelle « notre main ne tremblera pas » promettait la parlementaire. « Nous mettrons fin à la loi du plus fort et la spéculation immobilière », poursuivait-elle.
Et de citer pêle-mêle la création d’un restaurant municipal proposant des repas bio à des prix sociaux, de centres municipaux de santé…
« Cette candidature, c’est celle d’un collectif, d’un projet, d’une espérance »
« Lyon doit redevenir la ville lumière qui rassemble. Je veux redonner la fierté à chacun d’être lyonnais », poursuivait ABC, qui « croit en Lyon, en sa puissance populaire ».
Anaïs Belouassa-Cherifi promet également que toute pétition contre l’un des projets de la Ville de Lyon et atteignant les 20 000 signatures entraînera l’organisation d’un référendum dans l’année. « Si un jour vous souhaitez nous révoquer, nous le respecterons », clamait-elle à la salle.
Et de conclure en s’adressant aux jeunes, ceux-là même qui sont plutôt tentés par le vote Grégory Doucet voire Nathalie Perrin-Gilbert. Des lieux dédiés seraient créés en cas de victoire en mars prochain, pour que la jeunesse puisse créer, étudier, échanger.
Et on ne fait pas de rupture avec le reste de la gauche sans un brin de discours d’extrême-gauche : « Lyon n’a jamais été et ne sera jamais une ville du repli sur soi. Elle ne tolère jamais les intimidations de l’extrême droite. À Lyon, personne ne doit être seul face à la haine et la violence. La Ville se portera partie civile lorsque des habitants seront victimes de violences sexistes, racistes, LGBTIphobes ».
« Cette candidature, c’est celle d’un collectif, d’un projet, d’une espérance », terminait-elle, rejointe sur scène par ses candidats des 9 arrondissements pour une Marseillaise chantée le poing levé.
Fin de Marseillaise et de meeting le poing levé pour @BelouassaAnais et ses têtes de liste pour les municipales à Lyon : « je veux redonner à chacun la fierté d’être Lyonnais » pic.twitter.com/vzP6tP5yXl
— Lyon Mag (@lyonmag) November 6, 2025
Il reste encore du chemin pour qu’Anaïs Belouassa-Cherifi puisse s’inviter dans le duel annoncé entre Grégory Doucet et Jean-Michel Aulas. Des mairies d’arrondissement pourraient lui tendre les bras. Mais il va falloir aller chercher des voix, une à une. Et surtout réussir à ne pas griller trop d’énergie dans des allers-retours avec l’Assemblée nationale jusqu’en mars.