Publié le
6 novembre 2025
Avec une première boutique à Paris et quinze ouvertures cette année, Reformation affiche ses ambitions. Présente dans le Marais depuis ce 6 novembre, la marque fondée en 2009 à Los Angeles sur la promesse d’une mode éco-responsable dispose de sa première adresse en France et en Europe continentale.
Le Marais parisien accueille la première boutique de Reformation en France – Reformation
Au 20 rue des Francs Bourgeois, en face de la boutique Courrèges, c’est le travail d’une année qui se dévoile sur deux étages. La boutique, imaginée par la marque et le studio parisien d’architecture et de design Le Cann, reprend l’esthétique rétro-chic et féminine de Reformation et y ajoute une touche française. Mobilier en bois, tableaux, carrelage, tapis, vases de fleurs et canapés pour accueillir les copains ou copines des clientes en plein shopping habillent l’espace.
Une première boutique en propre à Paris
Cette nouvelle boutique est centrale pour Reformation, qui compte en faire son showroom européen. Cela explique, par exemple, l’invitation des équipes du Bon Marché à son inauguration non-officielle, chez qui la marque est présente depuis 2023. Si les pièces vendues dans le grand magasin, pour l’heure seul partenaire de la marque en France, s’intègrent dans les tendances mode, celles de la boutique du Marais constituent un vestiaire adapté à la clientèle française : intemporel et classique. Cela marque une différence avec les pièces vendues aux États-Unis, terre d’origine de Reformation, où les vêtements de la marque sont plus voyants.
La boutique s’étale sur deux étages – Reformation
Le discours sur la durabilité et la qualité des matières de Reformation, fondée par Yael Aflalo qui a depuis quitté la société, entre particulièrement en résonance avec les clientes françaises, comme l’explique Kathleen Talbot, directrice de la durabilité et vice-présidente des opérations de la marque. À cette dimension durable s’ajoute un volet technologique. Rue des Francs-Bourgeois, l’entreprise se munit d’un système de tablettes tactiles présentes dans l’espace et dans les sept cabines d’essayage, avec lesquelles les clientes peuvent réserver des articles afin de les essayer.
Des croissances organiques
L’entreprise américaine prévoit d’ouvrir une seconde boutique parisienne au 14 rue de Passy (XVIe arrondissement) courant 2026. La cadence d’ouverture de cette année semble correspondre aux ambitions de Reformation, qui compte poursuivre dans cette dynamique à raison de quinze à vingt nouvelles adresses par an. Pour l’heure, la marque dispose de 63 boutiques en propre, réparties entre la France, le Royaume-Uni, le Canada et les États-Unis. Sur le marché américain, le marque se développe actuellement dans les grandes villes du pays, comme à la Nouvelle-Orléans, Nashville ou Charlotte.
L’espace a été imaginé par le studio d’architecture et de design Le Cann – Reformation
La marque a également inauguré cette année de nouveaux quartiers généraux à Los Angeles. Si Kathleen Talbot aime parler de “croissance organique” pour parler de ces ouvertures et des résultats de Reformation, elle applique aussi cette formulation au soutien dont dispose la marque sur les réseaux sociaux. Si elle y est active, elle bénéficie de mises en avant de la part d’utilisatrices, qui rendent populaires certains de ses produits de manière aléatoire. La marque, qui table sur de régulières nouvelles créations fabriquées en édition limitée, doit alors en produire plus, pour répondre à la demande.
Entre fast-fashion et éco-responsabilité
Se pose alors la question à laquelle Kathleen Talbot doit souvent répondre : comment est-il possible d’allier croissance économique et éco-responsabilité ? Si la marque a su faire de l’argument durable le fer de lance de sa communication, son discours se heurte à son propre fonctionnement de marque de fast fashion.
Dans sa communication, Reformation insiste sur sa production aux États-Unis (40%), son usine basée à Los Angeles et ses matériaux durables. Mais la société a essuyé ces dernières années des critiques vis à vis d’une qualité de ses produits qui serait décroissante mais aussi une utilisation de la viscose, à raison de 20% de leurs collections en 2023 d’après le site FemiGnarly.
Reformation notamment produit aux États-Unis, en Chine au Brésil et en Turquie – Reformation
“C’est une question à laquelle il est difficile de répondre”, affirme d’emblée Kathleen Talbot. “La surconsommation est un sujet très présent dans nos discussions [internes, ndlr]. Nous pensons beaucoup à comment intégrer la durabilité dans le fonctionnement de la marque”, poursuit-elle. La directrice de la durabilité indique que Reformation utilise des fins de stocks, ses propres chutes de tissu, gère un système de revente et de réparation de ses pièces. L’entreprise indique produire principalement à partir de matériaux tels que le coton organique, le lin, le Lyocell ou des matières recyclées. Et annonce viser une circularité de ses produits d’ici 2030.
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