Quand Andrea Laszlo de Simone se sent triste, il écrit une chanson. Voilà bientôt un quart de siècle que ça dure – il a enregistré les premières vers l’âge de 15 ans. Et si ça n’est jamais la raison première pour lui d’attraper la guitare, cette vertu psychotonique du songwriting est décisive. «Quand tu écoutes une chanson à moi, il y a de grandes chances qu’elle t’inspire de la tristesse. Mais ça veut dire que j’ai été heureux en la faisant. C’est ce que je recherche : une compensation. Les chansons me viennent de moments dans lesquels je suis très triste, quand j’ai besoin de ne plus l’être. La Notte, la chanson la plus joyeuse de mon nouveau disque, est celle qui a été inspirée par le moment le plus mélancolique. C’est affreux à dire, mais c’est plus facile de créer quand le monde souffre.»
Nous sommes au début de l’été, à Paris, dans les bureaux d’Ekler, le label qui publie en France les disques d’Andrea Laszlo de Simone. Le Turinois est venu à Paris nous parler d’Una Lunghissima Ombra, son quatrième album, très attendu par tout ce que la mélomanie actuelle compte de cœurs sensibles et au-delà – par exemple ceux qui ont découvert son nom après qu’il a remporté le césar de la meilleure bande originale pour