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le 5 avril 2025 à 17h22,
mis à jour le 5 avril 2025 à 19h45

Éric Zemmour, Laurence Boccolini et Éric Naulleau
Ait Adjedjou Karim/ABACA / Ait Adjedjou Karim / Domine Jerome/ABACA / Domine Jerome

La séquence date d’il y a plus de quinze ans, et pourtant le souvenir reste amer. Invitée dans «On refait la télé» ce samedi, l’animatrice a fait un bond dans le passé à ce jour où les deux essayistes l’ont dissuadée d’écrire des livres.

Une blessure encore palpable. Si Laurence Boccolini  est aujourd’hui l’heureuse maman – après cinq fécondations in vitro – d’une fillette de 11 ans prénommée Willow, son parcours de procréation a été semé d’embûches. Cherchant désespérément à devenir mère, l’animatrice du «Maillon faible» ou encore de «Money Drop» avait témoigné de cette importante souffrance dans un livre en 2008 intitulé Puisque les cigognes ont perdu mon adresse. Dans le cadre de la promotion de cet ouvrage, elle était alors l’invitée de Laurent Ruquier dans «On n’est pas couché». Mais Laurence Boccolini garde un souvenir amer de ce passage après les critiques émises par deux chroniqueurs : Éric Naulleau et Éric Zemmour.

C’est à l’occasion de sa venue dans «On refait la télé» ce samedi 5 avril pour la sortie de son deuxième livre – une autobiographie titré Showtime – que l’animatrice est revenue sur ce passage. Les paroles d’Eric Naulleau résonnent alors dans le studio de RTL : «Vous essayez vraiment de faire pleurer dans les chaumières. Là je trouve que vous avez franchi les limites. Moi j’ai été choqué. Ça va être quoi la prochaine fois ?» Tandis que son confrère, Éric Zemmour en rajoute une couche : «Je vais vous dire quelque chose. Il n’y a pas de droit à l’enfant. Les gens n’ont pas un droit à l’enfant. Un enfant ce n’est pas un objet de consommation qu’on achète.» Et dix-sept ans après, Laurence Boccolini ressent encore une vive émotion à l’écoute de ces paroles.

«C’était affreux, c’était affreux», réagit-elle tout en prenant son visage entre ses mains avant de se reprendre et de déclarer : «Ce droit à l’enfant, ça m’a achevée. Le lendemain de la diffusion, il y a des associations d’adoptants qui m’ont appelée et m’ont dit : “Vous ne pouvez pas laisser passer ça”. C’est toucher la douleur de ne pas pouvoir avoir d’enfants.» Et si l’intégralité du passage n’est pas rediffusée ce samedi 5 avril, l’animatrice télé se souvient encore très bien de cette émission. «Ça dure, c’est une soirée qui n’en finit pas», souligne-t-elle. En effet, l’autrice du livre était arrivée à 18 heures pour un passage en plateau à 23 heures. «Je suis en plein traitement et je m’assois comme une nouille et je souris. Laurent (Ruquier ndlr) dit trois mots gentils sur mon bouquin et boum. Je me prends ça», se souvient-elle, toujours dans l’incompréhension aujourd’hui.

«Je ne me rends pas compte que je pleure»

«C’est juste que je payais le fait d’être à TF1, d’être une animatrice. Je suis sortie de là, je me suis demandée ce que j’avais fait à ces deux personnes», déplore-t-elle face à Éric Dussart. Ce dernier qui, compatissant, rappelle que Laurence Boccolini n’avait pu faire autrement que de craquer face à la violence d’un tel acharnement. Et la régie de l’époque s’était d’ailleurs empressée de capter ce moment. Celle qui n’avait jamais pleuré sur un plateau de télévision jusqu’alors explique : «C’est mon métier, je sais où sont les axes de caméras. Et je sens à côté de moi le cadreur avec la caméra épaule qui est là pour me prendre de très près. Et il a son casque de travers et j’entends la voix dire : “rapproche-toi d’elle, elle chiale”.» Dans le même temps, Laurence Boccolini voit apparaître une assistante avec une boîte de mouchoirs, «comme si tout était parfaitement organisé» souligne Éric Dussart.

«Je ne me rends pas compte que je pleure. J’essuie mon visage comme quand on est à l’école et qu’on a un gros chagrin. Et je me dis : “Mince, tu es en train de pleurer”», partage-t-elle. Étonné, l’intervieweur la questionne alors sur son absence de réaction. «Je ne suis allée voir personne après. J’aurai dû prendre mon micro, le poser et dire que je me casse. Il y en a qui l’ont fait. Pourquoi je ne l’ai pas fait ?», se demande-t-elle de façon rhétorique. Pourtant, ce passage télévisé l’a grandement traumatisée. Au point d’avoir des réticences à accepter chacune des interviews suivantes. «C’est mon premier livre après ce livre», précise Laurence Boccolini. «Je n’ai jamais plus écrit. Je ne pouvais pas, parce qu’après il aurait fallu que j’aille dire sur le plateau de quoi parle mon livre. Si ça recommence, je ne pourrais pas le supporter», confie-t-elle, encore émue.

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