C’est le genre de série noire qui donne envie d’être intégralement disséquée. Depuis le 16 mars 2023, et une obscure victoire (3-1) en Ligue Conférence contre les Moldaves du Sheriff Tiraspol, l’OGC Nice est incapable de remporter le moindre match sur la scène européenne. Systématiquement qualifié depuis deux ans en Ligue Europa, et même en barrage de la Ligue des champions cet été, le Gym y enchaîne les déconvenues avec une féroce régularité.
Vous trouverez de tout dans cette liste de 12 défaites et 4 nuls (avec -19 de goal-average sur la période) lors des 16 derniers matchs : des fiascos contre des clubs bien loin des cinq grands championnats (1-0 chez les Suédois d’Elsborg et les Hongrois de Ferencvaros), des raclées face à de plus grands noms (1-4 face aux Glasgow Rangers et à la Lazio Rome) ou encore d’implacables revers sans jamais donner l’impression d’y croire (les deux 0-2 devant Benfica en barrage de C1 et les trois 1-2 de C3 cette saison contre l’AS Rome, Fenerbahçe et le Celta Vigo).
Le cauchemar de Melvin Bard pour ses 25 ans
Mais on n’avait pas vu venir le scénario de jeudi face à Fribourg, seulement 11e de Bundesliga à 17 points du Bayern Munich. Une entame de match plutôt sympa et ponctuée par un joli but collectif entre Sofiane Diop, Charles Vanhoutte et Kevin Carlos (1-0, 25e). Devant au score pour la première fois de la saison en Ligue Europa, les Aiglons pouvaient réellement entrevoir le bout du tunnel.
Sauf que le capitaine Melvin Bard décidait de prolonger la fête d’Halloween… le jour de son 25e anniversaire ! Un contrôle américain en pleine surface intercepté par Yuito Suzuki et conclu par Johan Manzambi (1-1, 29e) puis un penalty tout aussi bêtement concédé devant ce même Suzuki (1-2, 39e), et le Gym venait d’être plombé par l’un de ses cadres. Derry Scherhant (1-3, 42e) enfonçait encore un peu plus une équipe profondément malade/pathétique hors de la Ligue 1 (8e).
Sofiane Diop valide les sifflets des supporteurs
« Ça a été un de mes pires matchs ce soir et l’équipe en a souffert, a regretté Melvin Bard dans la soirée sur son compte Instagram, avec une pensée pour les supporteurs niçois. Ça n’était pas digne de vous et je tenais à vous dire que j’en prends la responsabilité. » Que l’ancien Lyonnais se rassure, il est loin d’être le seul à faillir dès qu’il s’agit de mettre des crampons un jeudi soir. Son coéquipier Sofiane Diop, en grande forme en championnat ces dernières semaines (6 buts), s’est montré tranchant sur le sujet, en zone d’interview, après ce nouveau couac.
« C’est un sentiment de honte, clairement. On n’est pas capable de montrer notre visage de la Ligue 1 en Europe, c’est chiant. On reste sur une sale note, avec une stat affligeante qui nous affecte tous. Cette série en cours est inadmissible. On fait vingt minutes de haut niveau et puis on prend l’eau. On n’est pas capable à l’heure actuelle de relever la tête quand ça va mal. On ne peut pas perdre le fil comme ça, c’est honteux. Il faut se remettre la tête à l’endroit, tous se regarder en face et se remettre au travail. Les supporteurs ont raison de nous siffler. On se dit qu’on veut faire la Coupe d’Europe tous les ans et on n’est pas capable de gagner un match. »
Le milieu offensif niçois a également confié aux journalistes jeudi que toute l’équipe venait de « prendre une soufflante » de la part de Franck Haise. Car un an et demi après son arrivée sur la Côte d’Azur, l’ancien entraîneur lensois incarne plus que quiconque ce désastreux bilan, marqué par une 35e place (sur 36 équipes) lors de la première phase de la Ligue Europa 2024-2025 (3 points en 8 matchs), et un classement encore identique à mi-parcours cette saison (0 point en 4 journées).
Franck Haise se lâche comme jamais devant la presse
D’ailleurs, Franck Haise n’était pas vraiment redescendu dans les tours au moment de se présenter en conférence de presse. « J’en ai ras le bol de perdre des matchs, a-t-il ainsi lancé. En Coupe d’Europe, on n’est pas au niveau. Depuis que je suis ici, je parle d’exigence, de travail, du quotidien, de ne pas tomber chaque fois qu’il y a un duel. Il faut arrêter de tomber. Et quand vous commencez à jouer, il faut continuer. Pourquoi on s’arrête ? Il faut tout le temps être à 110 % ! Ce soir, on a craqué en treize minutes alors qu’on avait le match en main, c’est pour ça que j’ai autant les boules. »
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Cette frustration (enfin) affichée publiquement tranche avec ses précédents débriefs européens aussi apathiques que les prestations de ses joueurs. Et Franck Haise ne s’est pas arrêté là dans son envie de secouer son groupe.
« Tant qu’on n’aura pas compris qu’il faut faire corps tout le temps, qu’il ne faut pas faire la gueule quand on est remplaçant ou quand on sort… Laissez votre ego ! Il ne vous fera pas courir et faire de bonnes passes. Je suis un coach qui protège beaucoup, mais à un moment il faut se dire les choses. Le premier qui n’est pas bon, c’est moi. S’il y en a un qui est meilleur, les dirigeants le prendront, je n’ai pas de problème avec ça. Mais putain, tant que je suis là, il faut que les mecs envoient. On n’a pas les moyens de faire autre chose. »
Avec ce drastique changement d’ambiance dans les coulisses de l’OGC Nice, on serait presque hypé par son prochain match de Ligue Europa, le 27 novembre à Porto. Et ça, c’est clairement une première depuis le 16 mars 2023 (et même bien avant, admettons-le).