Publié le
7 nov. 2025 à 6h50
La colère gronde dans les rangs des animateurs périscolaires. Sous-effectif, responsabilités grandissantes, précarité… Face à des conditions de travail « qui ne cessent de se dégrader », l’intersyndicale appelle à la mobilisation. Un préavis de grève a donc été déposé pour la période du lundi 10 au vendredi 21 novembre 2025. Une heure par jour, à partir de 11h25, les personnels débrayeront. Selon Nicolas Léger, co-secrétaire général du SUPAP-FSU à actu Paris, plus d’une centaine d’écoles devraient suivre le mouvement.
Des négociations au point mort
La mobilisation sera massive à en croire les représentants du SUPAP-FSU. Après une audience mercredi 5 novembre avec la direction des affaires scolaire et le département des ressources humaines de la Ville, les négociations sont au point mort.
« La municipalité entend et partage certaines de nos revendications mais aucun arbitrage de l’exécutif n’est prévu pour améliorer la situation », déplore Nicolas Léger. « La Ville joue le pourrissement », poursuit-il. Et de préciser : « Nous avons conscience de la difficulté dans laquelle nous plongeons les parents – nous avons des enfants pour la plupart d’entre nous, mais nous nous trouvons dans une impasse. »
Parmi les raisons de la colère : le non-respect des taux d’encadrement légaux par manque de personnel chaque jour dans une centaine d’écoles, emploi illégal de collègues vacataires sur des postes permanents, formation insuffisante. Le SUPAP-FSU, la CFDT et la CGT réclament ainsi des recrutements massifs, la contractualisation des personnels vacataires, l’accès à des formations diplômantes ou encore du personnel dédié et formé pour l’hygiène corporelle des enfants en maternelle.
Un animateur pour dix-huit enfants
Sur le terrain, Anna* et Jeanne* se sentent « usées ». Animatrice en charge du périscolaire dans les écoles parisiennes depuis 20 ans, Anna regrette le taux d’encadrement qui est passé à un animateur pour dix-huit enfants. « En cas d’absence, le nombre d’enfants bondit pour une seule personne. On arrive à avoir peur pour la santé des enfants », confie-t-elle.
« D’autant que le nombre d’enfants en situation de handicap augmente et les animateurs qui s’en occupent ne sont pas systématiquement formés », poursuit sa collègue Jeanne. « Les enfants aux besoins spécifiques ne sont pas accueillis dans de bonnes conditions », fustige-t-elle.
La précarité dans laquelle sont plongés les vacataires est également dénoncée par les deux femmes. « Ils occupent des postes permanents. Sans eux, les écoles parisiennes ne tiendraient pas », plante Anna. « On fait ce boulot par vocation, on est là parce qu’on aime notre boulot mais on s’use et les inquiétudes sont profondes », confie-t-elle.
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Une assemblée générale prévue lundi 10 novembre permettra de « prendre le pouls de cette mobilisation et d’envisager les suites à donner », conclut Nicolas Léger.
*Les prénoms ont été modifiés à la demande des intéressées
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