A la piscine, la mer ou la rivière, voire dans une baignoire, qui ne s’est jamais essayé à l’apnée, éprouvant cette sensation étrange de distorsion du temps et de bref apaisement jusqu’à ce que l’oxygène vienne à manquer ?
Vitomir Maricic, un apnéiste croate, est resté 29 minutes sous l’eau sans respirer pour un record du Guinness. Mais le Français Arnaud Jerald, détenteur du record mondial d’apnée en poids constant en bi-palmes descendant à 126 m avant de remonter pense que « ce record a été fait sous oxygène et avec d’autres produits », explique-t-il à 20 Minutes. Une pratique, bannie des compétitions, qui consiste à inhaler de l’oxygène pur pendant plusieurs minutes, permettant une saturation avant de plonger, « et de tripler le temps sous l’eau ». Car en apnée statique, le record homologué par la fédération est dans les poumons du français Stéphane Mifsud, avec 11’35 » sans respirer.
Samba et syncope
Mais avec ou sans oxygène, le commun des mortels ne peut pas espérer même s’approcher d’une telle performance. « Chez le sujet normal le temps d’apnée volontaire est d’au moins une minute », note le dictionnaire médical de l’Académie de médecine. « Avec une bonne initiation et un ou deux entraînements par semaine, il est facile d’atteindre rapidement les 3 minutes », relève Arnaud Jerald. « Et comme pour tous les sports, cela dépend aussi de la physiologie », poursuit-il.
« En général les poumons d’un adulte ont un volume compris entre 3 et 5 litres, là où ceux des apnéistes se situent entre 7 et 12 litres », détaille le spécialiste de la discipline. Un gain réalisé à l’aide d’exercices : « Des étirements, un travail sur le diaphragme et des exercices de respiration pour assouplir la cage thoracique qui va permettre aux poumons de prendre plus de place », liste Arnaud Jerald qui assure : « On peut progresser très vite sans forcément avoir une grande cage thoracique ».
Reste que la pratique de l’apnée, même de loisir, n’est pas sans risque. Outre les accidents barotraumatiques, liés à la pression lors des descentes sous-marine, l’apnée statique peut elle aussi entraîner plusieurs problèmes : Il y a les bien connues syncopes, « soit une perte de connaissance et de tonus musculaire, brève, réversible et transitoire, due à un taux d’oxygène trop bas », explique la Fédération française d’études et de sports sous-marins.
Sans compter la « Samba », appelée aussi « perte de contrôle moteur », qui sans perte de connaissance, conduit le sujet à des tremblements et mouvements incontrôlables. Enfin, il existe également le risque de noyade. Et pour s’éviter tout ça, il est important de ne jamais pratiquer seul.