La faute à pas de chance… Et un peu (beaucoup) aussi au chauffard qui l’a percutée. Déjà victime d’un accident en 2023, cette œuvre de François Lavrat représentant trois chevaliers venait tout juste d’être rénovée et réinstallée au rond-point des Trois-Croix, à Joué-lès-Tours. C’était le 2 avril. Et voilà qu’à peine deux jours plus tard, cette nuit du 4 au 5, quelques minutes après minuit, elle a de nouveau été accidentée. Quasiment éventrée.

« Elle a traversé direct ! »

À Joué-lès-Tours, Aude Goblet, adjointe de permanence, raconte cette nuit improbable. Selon les témoins de l’accident, la voiture serait arrivée à vive allure de la rue de Chantepie : « Elle a traversé direct ! » Emportant avec elle la sculpture qui s’est retrouvée encastrée sous le véhicule, au milieu de la chaussée, de l’autre côté du rond-point… Le conducteur et ses possibles passagers ont aussitôt disparu. « Lorsque le dépanneur est arrivé, il a voulu tirer la voiture, explique l’adjointe. Mais ça entraînait aussi la statue et ça l’abîmait encore. On a dit stop. On a réfléchi tous ensemble à comment faire. »

« On a réfléchi tous ensemble »

Parce que l’accident avait attiré du monde. Les forces de l’ordre bien sûr, mais aussi les voisins, les passants. « Il y avait un habitant de la rue Chantepie qui travaille dans les travaux publics, ça nous a bien aidés. » Deux agents de la ville, David et Khalid, sont alors intervenus avec tractopelle et remorque : « Ils ont soulevé la voiture avec le godet de la tractopelle. Ils ont glissé une sangle sous la sculpture et l’ont glissée sur la remorque… »

Et Aude Goblet de résumer : « Ça fend le cœur. » Une opinion qui semblait partagée par la plupart des gens sur place, comme ces trois garçons, qui venaient d’aller s’acheter un kebab, avaient vu l’œuvre à l’aller… mais plus au retour – « C’est dingue » –, ou une policière, habitante de Joué, qui « la connaissait bien ». Et aussi les deux agents de la Ville de Joué, qui sont du quartier. « On a parlé de la sculpture avec mes enfants tout à l’heure, en passant devant », a confié l’un d’eux à Aude Goblet.

L’œuvre en inox est désormais en piteux état.

L’œuvre en inox est désormais en piteux état.
© (Photo A.G.)

Au final, les trois lances des chevaliers de la sculpture d’inox ont été cassées, les jambes de leurs chevaux ont plié, quasi à angle droit parfois. « Cette statue, ça fait un an et demi qu’on l’attendait, commentait samedi matin le maire Frédéric Augis. Mais là, je crains que ça soit irréparable… » Ce qui serait une triste fin, pour cette œuvre commandée à l’artiste de Saran (Loiret) par la Ville de Joué-lès-Tours en 1990.

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