Par
Fabien Binacchi
Publié le
25 avr. 2025 à 14h14
EXCLUSIF. Le choc, de très bon matin. Ce jeudi 24 avril, leur maison encore endormie, un couple d’habitants d’une commune très proche de Marseille (Bouches-du-Rhône), et leurs quatre invités, ont l’énorme surprise d’être réveillés par des policiers venus perquisitionner des trafiquants de drogues. C’est en tout cas ce que les agents pensaient.
L’affaire était bien rattachée à cette habitation, rachetée il y a un an aux enchères, mais pas à ces nouveaux propriétaires trentenaires.
Ils racontent ce début de journée très mouvementé à actu Marseille.
Avec deux couples d’amis
Sophie et Julien* sont en plein travaux en ce moment.
La maison que cet homme de 33 ans a rachetée aux enchères, début 2024, dans un quartier pavillonnaire d’une commune située à quelques minutes de Marseille (le couple a demandé que la localité ne soit pas révélée), a besoin d’un grand coup de neuf.
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« On y est régulièrement, mais pas tout le temps. Et il se trouve justement qu’on y a passé la nuit de mercredi à ce jeudi [24 avril], témoignage sa compagne. On venait d’organiser un dîner avec un couple d’amis américains et un autre, d’ici, qui sont restés dormir. »
Ils n’ont pas été déçus de leur visite.
« J’ai pensé à un cambriolage »
6 heures du matin ce jeudi, les six occupants de la bâtisse, à l’étage, dorment encore à poings fermés. Au rez-de-chaussée, on tambourine à la porte. Avec insistance.
J’émerge mais je ne comprends pas trop. Le temps que j’arrive sur le palier, je n’avais pas encore descendu l’escalier, je vois quatre personnes qui étaient entrées par la fenêtre de la cuisine.
Sophie
« Police, police ! ».
La jeune femme, 33 ans également, se frotte les yeux. « La première chose à laquelle j’ai pensé c’est que c’était un cambriolage et qu’il s’agissait de faux policiers. On voit et on entend tellement de choses aujourd’hui », souffle-t-elle à actu Marseille.
En « crise d’angoisse »
Heureusement, pas de home-jacking en vue : les intrus disaient vrai.
« Ils me montrent des papiers. Ils expliquent qu’ils sont là dans le cadre d’une enquête liée à un trafic de drogues. Ils réveillent même mon compagnon qui n’arrivait pas à émerger », poursuit Sophie.
Branle-bas de combat dans la maison. Chacun finit par être tiré de sa nuit. « Ce n’est quand même pas rien. Une amie a même fait une petite crise d’angoisse », explique-t-elle encore. L’invitée chamboulée et les cinq autres habitants finissent par se rassurer.
« Ils nous ont demandé nos identités et on a tous commencé à comprendre qu’on n’était pas ceux qu’ils cherchaient. On leur a expliqué le rachat de la maison, les enchères, tout ça, détaille encore la trentenaire. Et ils ont fini par s’excuser. »
Lié au coup de filet annoncé par le ministre ?
La visite impromptue aura duré une demi-heure. En tout et pour tout. Mais Sophie et Julien et leurs invités ne sont pas près de l’oublier. La première est « persuadée » que cette tentative de perquisition est « liée au coup de filet » annoncé par le ministre de l’Intérieur et qu’actu Marseille a détaillé dans un autre article, publié ce jeudi. Les forces de l’ordre venaient d’interpeller 21 personnes en lien avec « un important trafic ».
Contactée, une source proche n’a pas confirmé, « vu l’enquête en cours ».
Sophie s’étonne en tout cas de cette « erreur ».
« Il n’y a pas de vérification, de repérage qui aurait pu éviter ça », interroge-t-elle.
La même source, citée plus haut, réfute le terme « erreur ». « Cette perquisition fait partie d’une procédure classique, il y a des informations et la police les vérifie. Dans une enquête, on doit fermer des portes pour avancer, c’est le cas ici. »
*Les prénoms ont été modifiés à leur demande
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