D’où ses participations à de nombreuses émissions pour mettre en avant des talents (The Voice Kids Belgique, Star Academy, NRJ Music Awards, Les Enfoirés) récemment mais aussi des œuvres caritatives comme parrain de Cap 48 ou encore faire le don de son sang pour aider des enfants malades. « Si je peux mettre ma notoriété au service des gens dans le besoin, je le fais. Et si je peux sauver une personne, c’est encore plus merveilleux. On peut sauver son prochain en donnant de soi, un petit don, une prise de sang. On est là sur cette terre pour aider les autres. » Une épreuve qui semble l’avoir transformé. « Quand on a failli perdre la vie, on se dit qu’on a une chance d’avoir cette deuxième chance. Et que si on a cette deuxième chance, ce n’est pas pour rien. Si Dieu me l’a donné, je pense que c’est pour accomplir de belles choses. Je pense donc que je suis là pour ça et je suis déterminé à le faire ! »

Vous évoquez à la fois dans votre livre (Mi vida chez Flammarion) et en chanson, cet incident difficile de votre parcours mais qui vous a transformé, est-ce important pour vous d’en parler ?

« Oui, c’était important de chanter pour le public, de chanter mes émotions que j’avais à l’intérieur. C’était une façon aussi pour moi de le désamorcer en chanson et de pouvoir mettre de mettre des paroles sur toute cette histoire. Parce que l’exercice de parler, c’était un peu plus dur encore… C’est toujours plus doux en musique. C’était à la fois leur offrir un cadeau par rapport à leur soutien. Ils m’ont donné beaucoup de force ! Et plein d’énergie justement pour refaire ce deuxième album Vivre… Encore, pour pouvoir profiter de tout ce bonheur maintenant. »

Une chanson s’intitule « J’ai changé » : que fallait-il changer chez Kendji ?

« Il fallait changer un petit peu… l’entourage nocturne (sourire) ! Et redevenir le Kendji normal. Avec la petite vie saine qu’il fallait que je retrouve. Et, depuis ces retrouvailles avec cette vie saine, ça va beaucoup mieux. Et tout est beaucoup plus clair. »

Que s’est-il réellement passé ce soir-là ?

« Mon livre l’explique avec plus de détails. Et ce nouvel album existe justement pour que ce passage reste derrière. C’est pour dire à tout le monde que j’ai beaucoup appris grâce à ça. Et que, parfois, la fête, l’abus d’alcool peut devenir un danger. À la base, on y va pour faire un petit bout de fête, pour profiter d’une soirée… Mais quand on le fait d’une façon inconsciente, on peut se mettre en danger. J’aimerais juste dire ça aux gens. Que les jeunes qui veulent faire la fête, qui veulent faire un peu trop de fêtes ou qui veulent faire des concours d’alcool à qui boit le plus, etc. Je pense que ce n’est pas ça la fête. C’est juste se mettre en danger. Faire la fête, c’est avec modération, avec les gens qui nous aiment, les gens qu’on aime. Et puis, rester lucide jusqu’à ne pas aller jusqu’au bout de cette soirée. Il faut rentrer à une certaine heure pour que la fête soit une vraie fête et non pas la défaite. »

Il y a donc un vrai message derrière tout ça…

« Exactement. Moi, j’ai eu la chance de m’en sortir, heureusement. J’ai fait beaucoup de fêtes avant mais qui se sont toujours bien passées. Celle-là, c’était celle de trop. Je me suis brûlé les ailes, j’ai failli tout perdre. Et, heureusement, maintenant je suis là, la tête haute de cette histoire qui m’a beaucoup appris. Qui m’a fait grandir en peu de temps, je suis sobre depuis. Donc, c’est pour ça que je peux en parler et dire aux jeunes : ‘maintenant, faites gaffe’. »

En avez-vous gardé des cicatrices ou des séquelles ?

« Non. Je me suis rétabli assez vite. Maintenant, tout va bien. J’ai redécouvert ma voix après tout ça. Je n’ai plus arrêté de chanter justement. J’ai pratiquement fait deux albums en un an. C’est la première fois de ma vie que je fais ça. Mais non, aucune séquelle. Quand je fais mon sport, je ne ressens rien du tout. Justement, je pense même que quelques petites octaves sont arrivées en plus dans ma voix. J’ai chanté la chanson la plus haute de ma vie en chantant avec Andrea Bocelli. Tout est carré maintenant. »

Dans votre album, vous évoquez aussi avoir eu peur pour votre avenir, personnel et professionnel.

« Bien sûr ! Sans musique et sans concerts, je pense que mon avenir aurait été triste parce que c’est ce qui me fait vibrer. Depuis tout petit, sans m’en rendre compte, sans le vouloir, je chante pour les gens. Je chante pour donner du sourire en face de moi. Et, là, si jamais cela s’arrêtait… j’aurais pu faire un autre métier, bien évidemment. J’aurais pu toujours jouer ma guitare aussi chez moi dans ma maison car la musique, c’est plus fort que moi. Mais le public m’aurait manqué. »

Le papa que vous êtes avait aussi peur pour les siens ?

« Encore plus quand on est papa bien sûr. C’est pour ça que je veux juste donner du bonheur à tout le monde aujourd’hui. Profiter de ma famille, des gens qui viennent me voir, de ces concerts à venir. Je veux juste me servir de ces chansons, de cette guitare, de cette mélodie pour faire du bien aux personnes qui veulent partager ça avec moi. »

On note de nombreuses chansons d’amour à ce titre.

« Je ne peux pas m’empêcher de chanter l’amour. C’est ce qui me fait vibrer aussi. À commencer par l’amour du public belge depuis mes débuts. À chaque fois que je viens, les gens me portent comme jamais. Je vois que c’est sincère, que le public belge m’aime et je ne saurais pas décrire quel plaisir ça fait de savoir qu’on a un public. Qu’à chaque chanson, dès qu’on chante, qu’on ouvre la bouche, tout le monde chante avec l’artiste. Les artistes vivent le concert mais de l’autre côté aussi, tellement tous les gens chantent ensemble. C’est juste merveilleux. »

Mais rien ne vaut l’accueil de chez soi, avec les vôtres. Votre havre de paix ?

« Exact. Je peux être dans des endroits incroyables, très luxueux pendant une semaine mais je vais vite retourner à ma petite vie normale. Aller faire mes courses au supermarché, faire un feu et cuire mes grillades par terre. Et surtout partager un moment tout simple et incroyable. À la maison, c’est un accueil tout normal. Avec les cousins, dès qu’on se voit, c’est Kendji. C’est ça que j’aime bien. J’arrive, on se fait tous la bise. Il y a beaucoup de bisous à faire parce que sur un emplacement, il y a souvent beaucoup de caravanes. Et la famille est toujours très contente de me voir. Et, moi aussi, je suis très heureux de les voir à chaque fois parce que je sais que je vais bien manger (sourire) ! Je sais qu’on va rigoler; qu’on va faire de la musique; que je vais voir les enfants, les chiens. Il y a une ambiance qui est vraiment particulière. C’est cette vie-là qui est très simple mais tellement riche pour moi. Et, ce qui est bien, c’est qu’ils me prennent pour le petit Kendji qu’ils connaissent depuis toutes ces années. »