Publié le
7 novembre 2025
Dans le sillage de l’ouverture par la Société des grands magasins du premier magasin physique permanent de Shein au BHV Marais ce 5 novembre, la marque de mode ultra rapide doit s’installer dans les grands magasins d’Angers, Dijon, Grenoble, Limoges et Reims.
L’intérieur du BHV Reims, ex Galeries Lafayette – SGM
Des lieux de commerce centraux dans ces villes aux populations oscillants autour de 150.000 habitants qui, après la rupture consommée avec les Galeries Lafayette, sont en passe d’être rebaptisés… BHV. Un changement qui devrait s’opérer dans les prochaines semaines selon les médias locaux.
Mais l’arrivée du géant d’origine chinoise dont le siège se situe à Singapour, ne ravit pas tous les observateurs dans ces villes.
Ainsi, le maire écologiste de Grenoble Eric Piolle a demandé au président du groupe SGM Frédéric Merlin de « suspendre » l’arrivée de Shein dans la ville dans l’attente de garanties sur le contrôle de la légalité des produits, dans une lettre rendue publique jeudi.
« Je vous demande aujourd’hui de suspendre son arrivée dans notre ville tant que ses dirigeants n’auront pas apporté à nos parlementaires toutes les garanties nécessaires quant au contrôle et à la vérification de la légalité des produits proposés à la vente par votre partenaire », a écrit Eric Piolle dans ce courrier daté de mercredi.
L’installation de Shein au sein du magasin BHV grenoblois, comme dans tous les autres sites, est prévue sur plusieurs centaines de mètres carrés le 18 novembre.
« A Grenoble, nous refusons d’accueillir une enseigne qui foule aux pieds les valeurs de dignité, d’éthique et de durabilité », ajoute Eric Piolle dans un message sur les réseaux sociaux.
L’élu écologiste précise qu’il a refusé de rencontrer le président exécutif de Shein Donald Tang. Dénonçant une marque qui « incarne les pires dérives de l’ultra fast-fashion », il fait également référence aux « nouveaux scandales: vente de produits à caractère pédopornographique, puis d’armes interdites », qui se sont retrouvés sur sa plateforme de vente sur internet.
« Frédéric Merlin a déjà parfaitement répondu sur le partenariat entre le BHV et Shein sur la qualité et la provenance des produits qui n’ont rien à voir avec ceux qu’on trouve sur la marketplace », proposés par des vendeurs tiers, a répondu le groupe SGM, interrogé par l’AFP. « Le partenariat aujourd’hui concerne des vêtements dont la qualité est contrôlée », souligne encore le groupe, qui assure par ailleurs avoir reçu le soutien de commerçants grenoblois.
Un soutien dont ne semble pas disposer l’acteur à Reims, autre ville concernée. Les commerçants de Reims « sont vent debout suite à l’annonce de l’arrivée de Shein », a assuré à l’AFP Vincent Mansencal, président de l’association Les vitrines de Reims.
L’implantation de Shein au BHV à Paris ainsi que dans cinq grands magasins de province est « un épisode très regrettable, d’autant plus avec le scandale des poupées », a-t-il ajouté, en référence à la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine sur la plateforme, qui a entraîné l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Des commerces rémois spécialisés dans le prêt-à-porter sont « du même acabit (que Shein) au niveau du prix » mais « proposent quelque chose de bien plus transparent » sur les questions environnementales et sociétales, selon Vincent Mansencal. Ces magasins craignent un effet « terrible » sur leur fréquentation et leur chiffre d’affaires, a-t-il assuré.
Le représentant des commerçants rémois constate cependant que parmi les consommateurs, « ça attise évidemment pas mal de discussions » où les avis sont « partagés ». De fait, Shein revendique 25 millions de clients en France.
Avec AFP
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