L’ancien président de l’Assemblée nationale a dénoncé jeudi le plan d’accueil «inconditionnel» de réfugiés sur lequel se sont accordés la maire socialiste et ses alliés écologistes, ainsi que leur volonté d’augmenter la part de logements sociaux dans la ville.

Une descente en règle de la politique menée – et de celle qui s’annonce. L’ancien président de l’Assemblée nationale François de Rugy (Renaissance), a dénoncé, jeudi, le bilan de la maire socialiste de Nantes, Johanna Rolland, et de ses alliés écologistes. «Ils ont laissé dériver. Dériver les problèmes de sécurité . Dériver complètement la question de l’immigration», s’est indigné, sur le plateau de Télénantes, l’ancien ministre désormais vice-président en charge de l’Europe, au conseil régional des Pays de la Loire.

Proche allié de la présidente de région, Christelle Morançais (Horizons), François de Rugy s’est également catastrophé de l’objectif annoncé d’atteindre 40% de logements sociaux pour les chantiers à venir – contre 29% aujourd’hui. Il s’est aussi alarmé du plan de transformation de Nantes en «ville refuge», avec un accueil élargi et «inconditionnel» des exilés et des sans-papiers. Une promesse qui devrait se concrétiser notamment par le doublement des places d’hébergement ouvertes sans condition.


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«On est en train de construire les ghettos de demain»

«Ils veulent accueillir tout le monde, sans limite, alors qu’il y a déjà des problèmes d’hébergement et que nous avons des bidonvilles», a poursuivi François de Rugy, en rappelant l’intransigeance de l’ancien maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, face aux premières installations de camps de Roms aux portes de la ville, au début des années 2000. «Il disait qu’il faut tenir bon, et ne surtout pas les laisser s’installer. Or, maintenant, on a des bidonvilles à tous les coins de rue de l’agglomération nantaise», a regretté l’élu régional. Avant d’ajouter : «On est en train de construire les ghettos de demain».

Nantes : la délicate installation du local de rétention administrative, lieu de transit des individus sous OQTF

Quelque 60 camps irréguliers entourent aujourd’hui l’agglomération nantaise. Le plus important bidonville de France métropolitaine se trouve aux portes de la cité des ducs, sur le site dit de la Prairie de Mauves, et concentre entre 700 et 1000 habitants. Un projet de démantèlement chiffré à 80 millions d’euros est en cours de préparation et, d’ici 2031, un «pôle d’écologie urbaine» devrait éclore en lieu et place des habitats précaires.

Maire de la sixième ville de France depuis 2014, Johanna Rolland a confirmé au début de l’automne viser un troisième mandat. L’édile fera liste commune avec les écologistes locaux, dès le premier tour des élections municipales des 15 et 22 mars. Elle fera face, sur sa gauche, à une liste menée par La France insoumise, et sur sa droite, à la campagne du nouveau champion des Républicains à Nantes, Foulques Chombart de Lauwe, censé conclure cet automne une union avec les centristes locaux. Une candidature du Rassemblement national, centrée sur «le redressement de la sécurité» à Nantes, est également sur la ligne de départ.