• Pékin a mis en service son troisième porte-avions, le Fujian, premier navire chinois équipé de catapultes électromagnétiques, selon des médias d’État.
  • Ce système, comparable à celui de la marine américaine, marque une « étape majeure » dans la modernisation de la flotte chinoise.
  • Mais la Chine reste encore loin derrière les États-Unis en expérience et en capacités de projection.

Suivez la couverture complète

Taïwan : vif regain de tension entre la Chine et les États-Unis

La Chine a officiellement mis en service son troisième porte-avions, le Fujian, lors d’une cérémonie présidée par Xi Jinping sur l’île de Hainan, en présence de plus de 2.000 personnes. Entièrement conçu et construit en Chine, il s’agit du premier navire chinois doté d’un système de catapultes électromagnétiques, une technologie que seuls les États-Unis utilisaient jusqu’à présent. 

Ce dispositif, installé sur un pont d’envol, permet de propulser plus d’avions, plus lourdement armés et avec davantage de carburant. Il offre donc une capacité de frappe étendue, bien supérieure à celle des deux premiers porte-avions chinois : le Liaoning, de conception soviétique et acheté à l’Ukraine en 2000, et le Shandong, premier porte-avions à avoir été construit en Chine, mis en service en 2019, tous deux équipés de rampes « tremplin » qui ne permettent pas aux avions de décoller avec autant de puissance.

Un jalon dans la course navale avec Washington

Présenté pour la première fois en 2022, le Fujian est à propulsion conventionnelle et a réalisé ses premiers essais en mer en 2024. Il rejoint ainsi la flotte d’une marine chinoise en pleine expansion, déjà la plus importante au monde en nombre de navires. 

Selon les médias d’État, Xi Jinping a personnellement validé le choix de la catapulte électromagnétique, similaire à celle du porte-avions américain Gerald R. Ford. Pour les experts, le Fujian constitue un progrès majeur, mais la Chine reste loin derrière les États-Unis en matière de puissance aéronavale.

Lire aussi

Trump accuse la Russie et la Chine de mener des essais nucléaires en secret

Les précédents porte-avions n’ont jamais servi à projeter de la puissance à longue distance, notamment autour de Taïwan ou en mer de Chine méridionale, où les tensions avec Washington restent vives. À court terme, le Fujian devrait être utilisé pour la formation de ses pilotes et de ses équipages, tout en préparant la génération suivante de porte-avions, alors que Pékin affirme de son côté une politique purement  « défensive ». Mais les attachés militaires et les analystes régionaux indiquent rester vigilants aux déploiements à venir, et veilleront à évaluer la rapidité avec laquelle le Fujian sera opérationnel au combat.  

Des rumeurs évoquent déjà un quatrième porte-avions, potentiellement à propulsion nucléaire, dont la mise en service pourrait intervenir au début des années 2030, indique l’AFP.

Pierre BOTTE avec AFP