Par
Raphaël Gioia
| Journaliste
Des goûters devant le Club Dorothée aux soirées pizza/ »Koh-Lanta », il y a quelques pas de côté que cet enfant du bitume a effectué pour transformer un rituel sacré en piges passionnées.
Avec « Frankenstein », disponible depuis ce jeudi 6 novembre sur la plateforme, Guillermo del Toro livre le film dont il rêvait depuis son adolescence.
Bande annonce de « Frankenstein », disponible sur Netflix © Netflix / SGP / BESTIMAGE
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C’est un classique auquel a décidé de s’attaquer le cinéaste mexicain Guillermo del Toro. Le réalisateur de « La forme de l’eau », récompensé par un Golden Globe pour son travail sur « Pinocchio », réalise le rêve d’une vie en revisitant le mythe du monstre de Frankenstein dans une adaptation exclusivement disponible sur Netflix. La plateforme de streaming a misé gros sur ce projet au budget de 120 millions de dollars qui explose aujourd’hui à l’écran. Le résultat visuel de ce « chef d’oeuvre annoncé » est en effet impressionnant grâce au sens de l’esthétique du façonneur de créatures. Mais l’œuvre est également saluée par la critique pour sa fidélité à l’esprit dramatique et sombre du roman de Mary Shelley, publié en 1818. La preuve que le géant américain, porté par le succès colossal de « K-Pop Demon Hunters », peut également mettre ses pions sur des fictions cinématographiques de grande envergure.
120 millions de dollars de budget pour le projet d’une vie
« Frankenstein » demeure sans doute l’un des livres les plus adaptés au cinéma et sa créature reste une véritable icône de la culture pop. Dans cette version, le drame gothique s’organise autour d’un dispositif en deux parties : la première suit un scientifique obsédé par la vengeance de la mort de sa mère et déterminé à créer un monstre pour assouvir cette soif de représailles. La seconde moitié s’attarde sur cette créature, plus empathique que terrifiante, et magistralement incarnée par un impressionnant Jacob Elordi. Le tout est d’une beauté folle tout en respectant la construction narrative de l’oeuvre originelle. Un tour de force magnifié par un casting de choc. Outre le protagoniste principal, campé tout en nuances par l’acteur révélé dans la série « Euphoria », Oscar Isaac (« Star Wars », « Inside Llewyn Davis ») incarne ce scientifique brillant, mais égocentré. Mia Goth et Christoph Waltz complètent cette distribution de grande classe, qui porte ce drame gothique où l’horreur est avant tout psychologique.
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Au regard des avis donnés par la presse, Guillermo del Toro a d’ores et déjà réussi son pari. Du « Parisien », qui relève une production « magnifique, remarquablement servie par des artifices et des effets spéciaux à l’ancienne », à BFMTV à court d’arguments pour se jeter sur ce long-métrage « époustouflant », les critiques sont quasi-unanimes sur la qualité du spectacle proposé. Un « aboutissement » pour le cinéaste oscarisé qui devrait se traduire par un long règne à la première place du Top 10 des contenus les plus visionnés sur Netflix.