Cela fait déjà un moment que les quatorze agents de la médiathèque de Grand-Quevilly, près de Rouen (Seine-Maritime), ne se contentent pas de distribuer des livres, des CD, des DVD ou même des jouets à leurs 4 000 inscrits. Depuis 1995, l’établissement dispose d’une artothèque qui propose près de 2000 œuvres d’art, sans parler d’une grainothèque et d’une bouturothèque.

Depuis trois semaines, l’offre a été complétée par des objets du quotidien. Et le succès et là : en quelques jours, les trois quarts du catalogue sont sortis et les réservations s’étalent sur plusieurs semaines : « Le prêt d’objet est gratuit pour les Quevillais. Il favorise les usages partagés dans une démarche écoresponsable, mais aussi le pouvoir d’achat des usagers », résume le maire Nicolas Rouly (PS).

C’est un habitant du quartier de Québec-Brazzaville qui a soumis l’idée d’une bricothèque (pour prêter des outils) dans le cadre du budget participatif. Chaque année, une somme de 180 000 euros est mise à la disposition des six quartiers de la ville qui peuvent choisir des initiatives susceptibles d’améliorer leur cadre de vie. « Nous avons trouvé cela intéressant et la médiathèque a voulu s’y associer pour ne pas se limiter au bricolage et au jardinage », raconte le maire.

Un budget de 6 000 euros a été attribué auquel on a ajouté des subventions de la DRAC (affaires culturelles, État) et du département de la Seine-Maritime pour atteindre la somme de 15 000 euros. Le projet a été validé en avril 2025 par le conseil municipal, les habitants du quartier ont donné leur avis sur le contenu du catalogue et 130 objets ont été acquis, détaille David Longin, directeur de la médiathèque.

« Ces objets coûtent cher, sont peu utilisés et prennent de la place »

« Nous proposons gratuitement aux Quevillais et contre un abonnement à l’ensemble de la médiathèque pour les extérieurs (26 €), une liste d’objets qui va des instruments de musique (guitares de toutes les tonalités, ukulélé, piano) aux vinyles (800 en stock) et à la platine disque mais aussi des ustensiles de cuisine (four à pizza, crêpière, balance de cuisine) aux outils de jardinage (pioche, aspirateur à feuilles, tondeuse hélicoïdale, tronçonneuse, binette) ou de bricolage (agrapheuse-clouteuse, pistolet à peinture, serre-joint). Sans oublier, bien entendu, les indispensables appareils numériques et multimédias. À l’instar des consoles de jeux vidéo, qui remportent un fort succès, ou d’un vidéoprojecteur (rendez-vous sur grandquevilly.fr)

Le principe est connu. « Comme pour les livres », il suffit d’être inscrit. Ensuite, quand il est disponible, chaque objet peut être emprunté pendant trois semaines. Il suffit de signer un contrat, d’accepter le règlement et d’avoir une assurance habitation. « Nous partons du constat que tous ces objets coûtent cher, sont souvent peu utilisés et prennent de la place, précise David Longin. C’est aussi une façon de lutter contre la surconsommation. À ce sujet, nous avons de très bons retours. Maintenant, nous allons collecter les suggestions et l’année prochaine, nous compléterons l’offre. Cela fait de notre Médiathèque l’objethèque la plus diversifiée de France. » Elle sera officiellement inaugurée samedi 15 novembre.