Bannie de plusieurs compétitions sportives internationales en raison de la guerre qu’elle a lancée en Ukraine, la Russie, en marge de son discours officiel, s’active en coulisses avec l’objectif de retrouver rapidement les grandes compétitions internationales.
lire plus tard
Pour sauvegarder cet article, connectez-vous ou créez un compte franceinfo
Sans paiement. Sans abonnement.
Fermer la fenêtre d’activation des notifications France Info
créer votre compte
se connecter
Fermer la fenêtre de présentation

Publié le 07/11/2025 15:48
Temps de lecture : 3min

Le président russe Vladimir Poutine prononce un discours lors d’un forum sportif international, à Samara, le 6 novembre 2025. (SERGEI KARPUKHIN / POOL)
En Russie, pendant que la guerre fait rage en Ukraine, le pouvoir travaille au retour des équipes russes dans le sport mondial. Alors que le pays est encore banni de nombreuses compétitions internationales, à commencer par les Jeux olympiques, les dirigeants russes s’activent en coulisses pour réintégrer la famille olympique. Jeudi 6 novembre, à Samara, grande ville des bords de la Volga, un forum a notamment réuni tout le gratin du sport russe et de nombreux représentants de pays étrangers, asiatiques essentiellement, et Vladimir Poutine y a même pris la parole.
Le discours officiel tenu depuis trois ans par le Kremlin vise à dire que si les autres pays ne veulent pas de la Russie, la Russie fera sans eux. Moscou a donc tenté de monter ses propres compétitions parallèles en organisant les Jeux des BRICS ou les Jeux du futur, notamment, mais sans grand succès. La Russie a même dû renoncer aux Jeux de l’Amitié qu’elle voulait organiser en grande pompe à Moscou, après les JO, faute de concurrents.
Mais en réalité, en coulisses, les officiels russes s’activent et cherchent des soutiens partout dans le monde pour obtenir leur retour sur la scène sportive mondiale. La démonstration en a encore été faite jeudi à Samara, puisque la Russie avait invité des ministres des sports, des présidents de comités nationaux olympiques et des responsables d’une trentaine de pays asiatiques qui ont signé un appel pour la réintégration de la Russie au CIO.
Vladimir Poutine y était et a pris la parole pour revendiquer le retour de la Russie dans la famille sportive internationale. « Notre position reste inchangée, a-t-il dit. L’accès des athlètes aux compétitions internationales doit être égalitaire et justifié par leur mérite sportif. La politique n’a pas sa place dans le sport. » Il faut voir dans les propos de Vladimir Poutine ceux d’un dirigeant qui, plus qu’aucun autre peut être, a fait du sport un instrument de pouvoir et de diplomatie.
Quelles sont les chances de la Russie de pouvoir revenir aux Jeux olympiques notamment ? Il s’agit là en tout cas d’un objectif affiché par le Kremlin. Le ministre des Sports russe, Mikhail Degtiariov, a déclaré qu’il pensait que les Jeux d’hiver de Milan-Cortina, en février 2026, seront la dernière compétition olympique où le drapeau russe sera banni. Et il en veut pour preuve le fait que, petit à petit, de plus en plus de fédérations autorisent le retour des athlètes russes. C’est le cas dans le judo, la natation, l’équitation et l’escrime notamment.
La Russie a même obtenu, lors d’un vote, d’être réintégrée de plein droit par le Comité paralympique. On ne verra a priori pas de drapeau russe lors des prochains Jeux paralympiques d’hiver parce que la décision, in fine, revient aux fédérations, et celles qui sont concernées sont contre le retour des Russes, mais un lobbying intense est à l’œuvre et, dans une certaine mesure, porte tout de même ses fruits. À Moscou, on analyse par ailleurs que la nouvelle présidente du CIO, Kirsty Coventry, semble être sur une ligne moins dure que son prédécesseur Thomas Bach et que cela peut créer une opportunité.