Par

Manon Reinhardt

Publié le

25 avr. 2025 à 13h56

Elle avait entièrement confiance. Pourtant, Carmella a vite déchanté. Cette Antiboise de 31 ans, ancienne sportive de haut niveau, a souhaité se tourner vers un centre spécialisé, près de Nice, afin de pratiquer une épilation définitive.

Mais lors d’une séance, elle a été brûlée au second degré au niveau d’un tatouage. Elle réclame une indemnisation pour le préjudice.

« Elle n’a pas protégé mon tatouage »

La douleur a été si forte que Carmella a dû s’arrêter de travailler quelques jours. Le 28 janvier dernier, cette ancienne nageuse de haut niveau se rend à sa deuxième séance d’épilation définitive dans le centre Depil Tech à Antibes.

« J’avais fait une première séance, tout s’était bien passé », se souvient-elle. Mais le rendez-vous ne se passe pas vraiment comme prévu.

Elle n’a pas protégé mon tatouage. J’ai senti la douleur quelques heures après, ça brulait mais je me suis dit que c’était normal. Deux jours après ça commençait vraiment à faire mal, j’ai regardé mon tatouage, il y avait un trou et j’ai vu que ça s’était infecté.

Carmella

Vidéos : en ce moment sur ActuUn passage aux urgences

Elle contacte alors le centre, qui lui répond de revenir. « Ils m’ont passé une crème cicatrisante. Elle s’est excusée mais j’avais très mal. » Quelques heures plus tard, Carmella prend peur et se tourne vers les urgences, où elle voit un médecin.

La plaie est impressionnante sur les photos que Carmella a transmis à actu Nice.
La plaie infectée sur les photos que Carmella a transmise à actu Nice. (©Document remis)

Verdict : la plaie est bien infectée et elle doit prendre des antibiotiques. « J’ai une brûlure au deuxième degré. Je ne dormais pas bien la nuit car dès que je me tournais, je sentais l’infection qui brûlait. »

Carmella jure que le centre « n’admet pas son erreur ». « Elle a dit qu’elle avait protégé mon tatouage mais si c’était vrai, je n’aurais pas été brûlée. » Sollicitée par actu Nice, madame M*, propriétaire du centre franchisé à Antibes, livre sa version.

« Je l’assume à 5000 % »

Elle reconnaît la responsabilité de son établissement. C’est « la première fois » qu’une telle chose s’y produit. « La boulette a été faite et je l’assume à 5000 %. Je suis très gênée, je la comprends », assure-t-elle. En revanche, elle ne croit pas que son tatouage n’a pas été protégé, comme le prétend Carmella.

Il peut arriver de façon très rare et exceptionnelle que le gel échographique que l’on utilise pour faire glisser notre pièce à main coule et puisse provoquer un effet conducteur avec le flash laser. Ce sont des choses qui, malheureusement, peuvent arriver. En aucun cas ma patricienne n’a placé la pièce à main sur le tatouage, sinon il y aurait eu de plus gros dégâts.

Madame M.
Propriétaire du centre Depil Tech à Antibes

Le 7 février, la gérante propose de lui rembourser ses frais médicaux, une partie de son forfait ainsi que ses retouches tatouage. « Mais elle a refusé et a demandé à faire marcher mon assurance. Je l’ai prévenue que je n’aurais plus la main dans ce cas. »

Carmella doit passer une crème une fois par jour depuis janvier et ne pas s'exposer au soleil, malgré les beaux jours qui arrivent.
Carmella doit passer une crème deux fois par jour depuis janvier et ne pas s’exposer au soleil, malgré les beaux jours qui arrivent. (©Document remis)La gérante assure se démener

La compagnie décide de ne pas indemniser la jeune femme. « Ils m’ont dit que j’avais signé un papier de consentement. Or, il est bien écrit que les tatouages doivent être protégés », rétorque Carmella.

Ce que madame M. déplore : « J’ai dit à l’assurance que je n’étais pas d’accord et j’ai demandé une réouverture du dossier. J’essaie de tout faire mais je ne suis pas décisionnaire ».

Malgré sa bonne volonté, la propriétaire dénonce un « lynchage ». « Ce n’est pas volontaire, nous ne sommes pas là pour faire du mal aux gens. Elle nous a tout de suite alertés et on s’est excusés car nous sommes très mal à l’aise. »

« Je suis marquée à vie »

Et poursuit : « Mes salariées sont formées, elles ont le matériel pour tout faire mais je ne suis pas en cabine avec elles. Elles me disent qu’elles l’ont protégée. Nous sommes très respectueux des procédures ». À ce jour, le dossier est toujours en cours.

Carmella, elle, est déterminée. « Je ne laisserais pas passer ça, je suis marquée à vie. Je ne veux pas que ça arrive à d’autres. » L’Antiboise songe à déposer plainte. « C’était un tatouage sentimental pour moi. Il représentait la fleur préférée de ma grand-mère qui est décédée. Je regrette, il vaut mieux rester au naturel. »

Une probabilité de 0,01%, défend Depil Tech

Contactés, les cofondateurs de Depil Tech, Paul et Jean-Baptiste Mauvenu, ont fait parvenir leur réaction à notre rédaction.

« Nous travaillons avec deux technologies hautement sécurisées : la première, Galaxy, est une machine de lumière pulsée française, homologuée, avec 17 brevets, et répondant aux normes les plus strictes de sécurité. La seconde, Epilab, est un dispositif laser de fabrication allemande, distribué par Asclepion, un des leaders mondiaux dans la fabrication de lasers médicaux sécurisés et performants.

En complément, nous avons mis en place le tout premier pôle de formation de France, où toutes nos praticiennes sont formées selon un protocole rigoureux, axé sur la sécurité et le professionnalisme. La formation continue est un pilier fondamental chez nous.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, il y a statistiquement plus de brûlures causées par de la cire trop chaude que par l’utilisation de nos lasers.

Concernant le cas de cette cliente, il y aurait eu un incident isolé dû à un gel échographique trop liquide, malgré la protection méticuleuse du tatouage, aurait permis la diffusion de la lumière jusqu’à celui-ci.

Il s’agit là d’un cas extrêmement rare. Pour preuve : en 15 ans, le réseau Dépil Tech affiche un taux de réaction de seulement 0,01 % sur l’ensemble des traitements réalisés.

Nous avons pris nos responsabilités. Un remboursement a été proposé, ainsi que la prise en charge des éventuels frais médicaux et le règlement des frais de réparation du tatouage. Nous avons toujours assumé nos engagements, et ce cas ne fait pas exception. »

*Elle a souhaité rester anonyme

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