Donald Trump envisage d’accorder à la Hongrie une dérogation aux sanctions américaines liées au pétrole russe, a-t-il dit ce vendredi en recevant le Premier ministre Viktor Orban, dont il a loué de manière appuyée la politique anti-immigration. « Nous étudions ça, parce qu’il est très difficile pour lui d’obtenir le pétrole et le gaz d’autres régions. Comme vous le savez, il ne bénéficie pas d’un accès à la mer », a déclaré Donald Trump devant la presse, en recevant cet allié de longue date, qui le soutient depuis sa première campagne pour la Maison Blanche, en 2016.

Viktor Orban a indiqué que pendant leur réunion bilatérale, il expliquerait à Donald Trump quelles seraient les « conséquences » pour la Hongrie de « ne plus avoir de gaz et de pétrole russe ». « Nous sommes approvisionnés par oléoduc et gazoduc », a-t-il déclaré.

Le mois dernier, les États-Unis ont imposé des sanctions aux deux plus grands producteurs de pétrole russes – Rosneft et Lukoil – face au refus de la Russie de mettre fin à la guerre en Ukraine. Ils ont réclamé aux pays comme la Hongrie de se « sevrer » des sources d’énergie russes.

Quand Trump tacle l’Union Européenne

La Hongrie dépend fortement du pétrole russe. Les sanctions américaines mettent potentiellement en danger Viktor Orban à quelques mois de la tenue d’élections législatives, que le nationaliste, au pouvoir depuis 2010, n’est pas sûr de remporter, selon les sondages. « Je le soutiens. Il a fait un travail fantastique », a dit Donald Trump. Le dirigeant hongrois avait rendu visite trois fois l’année dernière à Donald Trump, à chaque fois dans sa résidence Mar-a-Lago, en Floride, dont deux fois avant la réélection du milliardaire.

Ils devraient respecter la Hongrie et respecter ce dirigeant très, très fortement, parce qu’il a eu raison sur l’immigration »

Les deux hommes ont à nouveau exposé leurs affinités idéologiques ce vendredi. Donald Trump a exhorté l’Union européenne à « respecter » la Hongrie et son Premier ministre, qui s’est plaint des sanctions financières imposées par l’UE sur Budapest pour ses politiques migratoires. « Ils devraient respecter la Hongrie et respecter ce dirigeant très, très fortement, parce qu’il a eu raison sur l’immigration », a déclaré Donald Trump, jugeant que les Européens pourraient « s’inspirer » de son invité.

Le président américain a lui-même mis en place une brutale politique anti-immigration depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier. Viktor Orban a de son côté appelé à lancer un « âge d’or » pour la relation entre les États-Unis et la Hongrie, reprenant l’une des expressions préférées de Donald Trump.

Sur quels points s’accordent Trump et Orban ?

« Nous sommes le seul gouvernement en Europe qui se considère comme un gouvernement chrétien moderne. Tous les autres gouvernements en Europe sont progressistes, gauchistes », selon lui. Il a aussi critiqué la politique de l’UE face à la guerre en Ukraine, assurant que « les seuls gouvernements favorables à la paix étaient les États-Unis et la petite Hongrie ».

Donald Trump « a déjà prouvé qu’il était prêt à aider ses alliés idéologiques »

Donald Trump, qui avait un temps envisagé de rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine à Budapest pour tenter de faire cesser le conflit, a une nouvelle fois assuré ce vendredi, sans donner de précision, qu’il pensait pouvoir mettre fin aux hostilités « dans un avenir pas si lointain ». Rare dirigeant européen proche à la fois du président américain et du président russe, Viktor Orban n’a pas cherché à diversifier massivement ses importations depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022.