En quoi l’art facilite-t-il les apprentissages des élèves en situation de handicap ?

Delphine Peret, enseignante dispositif Ulis à Tanguy-Prigent : « Les pratiques artistiques encouragent la motivation et la créativité, et stimulent la volonté d’apprendre. L’art permet à ces élèves de travailler et de participer activement avec le reste de la classe, renforçant la cohésion ».
Hélène Le Filleul, enseignante UEMA à Jean-Jaurès : « Bien que les attentes soient différentes selon les besoins, l’art offre un mode d’expression privilégié, stimulant leurs cinq sens, ce qui s’avère particulièrement efficace pour les enfants autistes dès la maternelle ».

Dans quelle mesure ces pratiques incitent-elles ces jeunes à se surpasser ?

D. P. : « Qu’il s’agisse de la préparation d’une kermesse, de chants ou de spectacles de fin d’année, ces activités exposent les jeunes à s’exprimer devant un public. Cette exposition, bien que parfois difficile, est hautement encourageante : leur enthousiasme et leur participation les débloquent et leur permettent de s’exprimer différemment, par le corps, notamment à travers la musique et la danse, comme le fait le sport. Réaliser une œuvre d’art, c’est la matérialisation concrète de leur travail. Cet aboutissement renforce leur estime d’eux-mêmes et leur confiance envers les autres. Surtout, ces pratiques les déstigmatisent en les faisant se sentir comme les autres, elles permettent aux enfants ordinaires de les percevoir non plus à travers le prisme du handicap, mais comme des participants à part entière. Ça renforce aussi persévérance et motivation ».

Qu’est-ce que la rencontre d’aujourd’hui vous a apporté pour pousser vos pratiques inclusives par l’art ?

H. L. F. : « La collaboration interprofessionnelle, rendue possible par des événements comme cette rencontre départementale, est essentielle pour l‘efficacité des mesures d’inclusion. Ces journées permettent aux enseignants et aux acteurs de terrain de se créer des contacts, d’apprendre et de croiser leurs points de vue. Cette richesse d’échanges ouvre de nouvelles clés et génère de nouvelles idées en vue de faire évoluer les pratiques. L’objectif est de réfléchir collectivement et de chercher de nouveaux leviers de progression pour pousser ces élèves vers la réussite, après des expériences parfois marquées par l’échec. Ainsi, cela peut réparer des choses en eux, tout en menant leurs parents à une certaine acceptation du handicap. Le but de cette mise en commun des ressources est de mettre en lumière des élèves qui sont restés trop longtemps dans l’ombre ».