- Relayées par les médias russes indépendants, des rumeurs persistantes se font l’écho d’une mise à l’écart de Sergueï Lavrov par Vladimir Poutine.
- Des allégations battues en brèche par le Kremlin.
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Ukraine-Russie : l’espoir de négociations au point mort
Y a-t-il de l’eau dans le gaz entre Vladimir Poutine et son chef de la diplomatie ? C’est ce qu’avance le Moscow Times, (nouvelle fenêtre) un média russe indépendant déclaré « organisation indésirable » en 2024 (nouvelle fenêtre), après l’absence remarquée de Sergueï Lavrov à la réunion du Conseil de sécurité russe du 5 novembre. Au cours de ce sommet, le maître du Kremlin a en effet annoncé envisager une reprise des essais nucléaires (nouvelle fenêtre), stoppés depuis 1990.
Autre détail suspect : Poutine a confié à son chef de cabinet adjoint, Maxime Orechkine, et non à Lavrov, la tête de la délégation russe pour le sommet du G20, organisé fin novembre à Johannesbourg, en Afrique du Sud. Un rôle habituellement dévolu au vétéran de 76 ans, qui dirige depuis 2004 le ministère russe des Affaires étrangères (nouvelle fenêtre).
De quoi alimenter les rumeurs et faire dire au Moscow Times, entre autres, que Sergueï Lavrov serait tombé en disgrâce auprès du président russe. Cette mise à l’écart serait consécutive à une conversation infructueuse entre le ministre russe des Affaires étrangères et le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, qui s’est tenue le 20 octobre.
Ces informations sont totalement fausses
Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin
Échaudé par l’inflexibilité de son interlocuteur, notamment son refus d’un cessez-le-feu en Ukraine, le chef de la diplomatie américaine avait recommandé à Donald Trump d’annuler le sommet de Budapest. Des retrouvailles en Hongrie avec Vladimir Poutine qu’il avait lui-même annoncées, deux mois après le sommet d’Anchorage. Une décision suivie de sanctions, les premières depuis le retour du milliardaire républicain à la Maison Blanche, contre les deux géants pétroliers russes Rosneft et Lukoil.
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Interpellé sur les rumeurs de disgrâce de Sergueï Lavrov, dont la dernière apparition en public remonte au 28 octobre, le Kremlin a rejeté ces allégations. « Je vais vous donner une réponse brève : ces informations sont totalement fausses », a lancé aux journalistes Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe, lors de son point presse quotidien.
Prié de confirmer que le diplomate chevronné de l’ère soviétique continue à exercer ses fonctions, la voix de Vladimir Poutine a répondu : « Absolument. Lavrov travaille comme ministre des Affaires étrangères, bien sûr. »
Yohan ROBLIN
