Jeudi 5 novembre sur la scène de l’Opéra de Marseille, une demi-heure avant la répétition générale de Falstaff, l’ultime chef-d’œuvre de Verdi, les techniciens arrangent les traversins sur les lits d’hôpitaux. Un air de folie flotte dans ce décor imaginé par Denis Podalydès pour cette production lilloise, qui ouvrira dimanche la saison de l’Opéra de Marseille avec une nouvelle distribution de chanteurs dirigée par Michele Spotti, directeur musical de l’Opéra de Marseille. « C’est un opéra-comique, mais qui fait réfléchir sur le cours de la vie et le passé, c’est un ouvrage mélancolique qui provoque le rire », estime le chef italien.

Une farce

Quand Giuseppe Verdi s’empare du personnage de Shakespeare pour composer son dernier opéra, il a 81 ans et 27 opéras au compteur. Il fait ses adieux à l’art lyrique en signant une comédie tonitruante. Lorsque s’ouvre l’opéra, Falstaff, incarné par le baryton Giulio Mastrototaro, demande de l’alcool. Chevalier sur le déclin et amateur de bon vin, ce séducteur grossier et ridicule écrit la même lettre d’amour à deux femmes, Alice Ford (Salome Jicia) et Meg Page (Héloïse Mas), suscitant bientôt leur vengeance. « Verdi et son librettiste Arrigo Boito …