CRITIQUE – Pour ouvrir sa saison, la nouvelle directrice Barbara Eckle a choisi cette œuvre du compositeur russe Edison Denisov d’après le roman de Boris Vian. Un signal fort, même si cette partition attachante présente des défauts.
Étudiant en 1986, l’auteur de ces lignes assiste, à l’Opéra Comique, à la création mondiale d’un opéra du compositeur russe Edison Denisov d’après L’Écume des jours, de Boris Vian. C’est de la musique contemporaine. 2025 : pour sa prise de fonction comme directrice de l’Opéra de Lille, où elle succède à Caroline Sonrier, Barbara Eckle fait le pari que, quarante ans après, c’est un classique. Faire entrer au répertoire les créations encore récentes étant un enjeu important du monde lyrique, on commencera par saluer ce signal fort, alors qu’il aurait été si facile d’ouvrir avec Carmen ou La traviata .
On retrouve l’éclectisme du langage de Denisov (1929-1996), ouvert au jazz comme au dodécaphonisme et à la liturgie orthodoxe, ce qui valut à ce disciple de Chostakovitch d’être malmené par le régime soviétique. Certains aspects ont vieilli, à commencer par le style vocal syllabique, qui rend le texte de Vian monotone et désamorce son ironie corrosive. Mais l’écriture orchestrale atteint…
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