Publié le
8 nov. 2025 à 7h46
Réouverte en 2022, la crypte néogothique de la cathédrale Notre-Dame de la Treille à Lille se visite. Ses voûtes en briques, ses cénotaphes, ses tombeaux d’évêques et de personnalités dévoilent une tranche d’histoire sur le site même où fut fondée la ville de Lille. Elle bénéficie désormais d’un nouvel attrait : l’ouverture en son sein d’une exposition permanente avec 60 pièces exceptionnelles baptisées « Trésor de la cathédrale ». Et on en prend plein les yeux !
Vitrines étincelantes et trésors à Notre Dame de la Treille
Plusieurs immenses vitrines sont installées dans une des chapelles de la crypte. Et pas n’importe laquelle : celle où se trouve la pierre tombale de Jean Levasseur (1540-1644), le Mayeur de Lille, qui a dédié la ville à Notre-Dame de la Treille en 1634.
La tombe qui se trouve en plein centre de la pièce est celle de Mgr Vandamme, prélat de sa sainteté, chapelain de l’édifice avant que celui-ci devienne « cathédrale ».

Les vitrines sont installées harmonieusement dans une des pièces de la crypte ancienne. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Mais on a d’yeux que pour les vitrines abritant les objets. Ça brille de mille feux ! Car les objets exposés sont en or et pierres précieuses pour la plupart. Il s’agit bien sûr d’objets liturgiques : ciboires, patènes, reliquaires, croix, calices, mais aussi d’objets ayant appartenu à des évêques, notamment Mgr Liénart, qui fut évêque de Lille entre 1925 et 1965.

Calices. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du NordUn rêve réalisé
Thomas Sanchez, responsable culturelle de la cathédrale, attend cela depuis 10 ans ! « Quand je découvre la crypte néo-gothique en 2013, avec le recteur Arnaud Chillon, on rêve de l’ouvrir ! La création de la Fondation Treille Espérance a accéléré les choses. Sans oublier le spectacle Luminiscence accueilli en 2024, dont la redevance a en partie financé cette ouverture ».
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
Et de préciser : « Chaque pièce est une âme vivante de la communauté, elle nous relie à notre passé et nous invite à regarder vers l’avenir ».

Plat souvenir de Vatican II offert aux cardinaux, deux anneaux (un de Mgr Frémaux et un du cardinal Liénart) ; goupillon offert à Mgr Liénart ; ensemble offert à Mgr Liénart lors de son sacre en 1928 par les anciens soldats dont il fut aumônier pendant la Première guerre mondiale… ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du NordPas un musée
Bernard Berthod, directeur du musée de Fourvière, est le commissaire de cette exposition. « Le Trésor n’est pas un musée, ni même un musée d’art sacré. Ce ne sont pas des objets de musée car ils sont toujours dédiés au culte, ils peuvent toujours être utilisés. Le Trésor est un lieu culturel, de cohésion sociale, pour mieux comprendre la vie liturgique et sacramentelle des catholiques ».

Suspens avant l’inauguration. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Mgr Le Boulc’h, archevêque, a précisé : « Cet événement célèbre le véritable trésor, la présence de Dieu dans cet écrin qu’est la cathédrale ». Il ajouta : « Ce lieu a une double vocation : celui d’accueillir largement les visiteurs, et les guider dans la contemplation du mystère de la foi à travers ces objets ».
Il a rappelé que le Trésor de Lille « reflète la grandeur artistique des orfèvres, l’engagement des évêques et la dévotion des Lillois ».

Détail d’une crosse. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du NordUne première technologique dans les Hauts-de-France
Cette installation de vitrines est une première technologique dans la région des Hauts-de-France. « Les vitrines sont équipées d’une nouveauté, baptisée ‘membrane’ pour contrôler l’hydrométrie et ainsi mieux préservés les objets. Entre l’air de l’intérieur de la vitrine et l’extérieur, une membrane fait office de filtre, on peut programmer à distance un taux d’hydrométrie adapté, modulable » note Thomas Sanchez.

Détail d’un pied de croix de procession. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Comme aucun objet n’est ni classé ni inscrit Monument historique, le diocèse de Lille n’avait aucune obligation de se doter d’un tel équipement, qui, rappelons-le, est entièrement à sa charge puisque la cathédrale de Lille est une des rares cathédrales de France à ne pas appartenir à l’État mais au diocèse.
« Nous avons pris les conseils de la DRAC, la direction des affaires culturelles. La première église à s’être dotée de telle vitrine est en région parisienne, c’était il y a 15 ans, mais dans les Hauts-de-France, nous sommes les seuls ! »
Cette technologie a été créée au Japon pour réguler la température des serveurs informatiques. Le patrimoine en bénéficie !

Mini-reliquaires. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du Nord60 pièces d’orfèvrerie
Quels sont les objets exposés ? « Ils datent des XIXe et XXe siècles, ce sont 60 objets liturgiques endormis dans les réserves. C’est une véritable résurrection ».

Les clés de Lille prêtées par la Ville. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Ils n’avaient jamais été exposés : « On a retrouvé une photo où on en voit quelques-uns dans une armoire d’une sacristie de la cathédrale, mais qui n’était pas ouverte au public ».

Calice à pied d’ange. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Parmi les curiosités :
-Un reliquaire des cheveux de la Vierge offert par Mgr Delebecque, 21e évêque de Gand, 1854.
-Des cadeaux faits à Mgr Liénart, cardinal, qui fut évêque de Lille entre 1928 et 1968, comme un anneau épiscopal, un goupillon, une crosse…
Malheureusement, les couronnes de statue, exposées pour l’inauguration, ont été retirées par souci de sécurité. 4 pièces sont encore en restauration. D’autres ne peuvent être exposées car les conditions ne sont pas réunies : comme les habits liturgiques et un Christ en ivoire.

Cette statue, réplique de l’originelle, et les couronnes ne seront malheureusement pas exposées pour l’instant, raison de sécurité. ©Anne-Sophie Hourdeaux/Croix du Nord
Cette « brillante » exposition se visite uniquement sur rendez-vous en petit groupe. Vous ne serez pas déçus !
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.