« Cette photo m’a pris un mois ! » Avant d’exposer à Brasparts, ce week-end des 8 et 9 novembre 2025, dans le cadre du festival de la photo animalière à Ti Menez Are, Erwan Caudal se livre sur l’un de ses clichés : « J’ai commencé la photo animalière grâce au premier festival de Brasparts, en 2018. Eliézer Goasguen avait fait une photo somptueuse d’un martin-pêcheur. Je me suis dit : je rêve de faire la même ».

« Un mois pour avoir la photo parfaite »

À Brasparts, Erwan Caudal exposera notamment un cliché de cet oiseau, son « animal fétiche ». « J’avais une idée précise en tête : il fallait un lever de soleil, avec cet oiseau qui arrive, et déclencher pile au moment où il a les ailes ouvertes. J’ai fait mon repérage pour trouver un endroit avec ces oiseaux. Ensuite, j’ai installé une branche sur laquelle je savais qu’il allait se poser ».

« S’il y a 1 % de chance de capturer un moment précis, je sors 100 fois et je finirais par y arriver. Ça se provoque. »

L’habitant de Botmeur y passe tout son temps libre. Chaque matin, réveillé à 5 heures, il guette l’animal avant d’aller au travail. Après un mois de « temps pourri, de vent et d’oiseau pas vraiment coopératif », le photographe finit par obtenir son cliché « le dernier matin où j’en avais la possibilité. Après, le soleil se levait trop tard par rapport à mon heure d’embauche. J’ai eu un lever de soleil sublime, tout s’est aligné. Il m’a fallu un mois pour avoir la photo parfaite ». Parmi une sélection de quinze photos, il exposera donc celle-ci, qui lui fait penser « à la flèche du Mont Saint-Michel ».

Éthique et esthétique

Tous les photographes s’accordent sur un point : « 90 % de la discipline, c’est du repérage, de la préparation ». On ne peut donc pas parler de chance à Erwan Caudal : « Je pense que ça se provoque. C’est statistique : s’il y a 1 % de chance de capturer un moment précis, je sors 100 fois et je finirais par y arriver ».

À ses côtés à Brasparts, on retrouvera seize autres photographes, dont deux jeunes, qui exposeront leur travail, après avoir été sélectionnés parmi 67 candidatures. « On a lancé un appel sur les réseaux sociaux et dans les revues spécialisées. Puis les participations étaient anonymisées et avec un jury de neuf personnes, on s’est mis d’accord », détaille Philippe Abguillerm, président de l’association Ti Menez Are. « Il y a un critère d’éthique : l’idée, c’est de ne pas déranger l’animal et qu’il ne soit pas en captivité, ajoute Erwan Caudal. Un autre critère porte sur l’esthétisme et sur le respect du thème. Chacun présentait un thème qui devait transparaître clairement. »

Durant les deux jours de festival, tous les photographes seront présents pour discuter de leur travail avec les visiteurs. « On fait une activité de solitaire et les occasions d’échanger avec le public sont assez rares », se réjouit Erwan Caudal. Un diaporama est prévu à 21 h, le samedi : « Les photographes viendront présenter cinq photos chacun, conclut Nicole Abguillerm, membre de l’association organisatrice. Ça plaît beaucoup au public parce qu’il y a la possibilité d’interagir ».

Pratique

Festival de la photo animalière de Brasparts, samedi 8 et dimanche 9 novembre, à Ti Menez Are, 1, Garzuel à Brasparts. Tarifs : 5 € (adultes), 3 € (12 à 16 ans), gratuit (moins de 12 ans). Programme complet à retrouver sur le site : timenezare.bzh. Réservation du repas au 02 98 81 47 50.