Par
Rédaction Nantes
Publié le
8 nov. 2025 à 10h56
La cour d’assises de la Loire-Atlantique a condamné un homme à douze ans de prison, ce vendredi 7 novembre 2025, après la mort d’un sans papiers tunisien de 27 ans le 28 mai 2021 à Saint-Herblain (Loire-Atlantique).
Les faits s’étaient produits dans la soirée du 28 mai 2021 devant l’immeuble HLM du Sillon de Bretagne : plusieurs bagarres avaient éclaté et, aux alentours de 23h, deux caméras de vidéosurveillance avaient filmé un homme « violenté » par trois autres. Hamza X. avait reçu quatre coups de couteau et mourra quelques minutes plus tard, sans qu’aucun témoin présent lors des précédentes bagarres n’assiste à la scène, avenue de L’Angevinière.
« Le racisme semble partout »
Décrit comme un « gars gentil », « sympa », timide » et « sans histoires » par un des avocats de la famille, ce Tunisien de 27 ans était en France depuis quatre ans et inconnu de la justice. D’après un « témoin sous X » ayant filmé une des altercations avec son téléphone portable depuis le balcon de son appartement, la victime s’était « relevée », avant de « tituber et de s’effondrer sur un parterre de gazon » comme l’a rappelé l’avocat de la partie civile.
La raison pour laquelle des violences auraient éclaté dans ce quartier « où le racisme semble être partout », d’après les mots de la présidente de la cour d’assises de la Loire-Atlantique, serait liée au « statut » de ses habitants : il « existerait une hiérarchie entre les titulaires de papiers et les blédards » et les faits seraient indépendants d’une quelconque « lutte de territoires » ou de « trafic de stupéfiants ». La victime de 27 ans était en effet sans papiers.
Sofiene X. et quatre autres personnes – dont une femme – avaient été interpellés cinq jours après les faits. Mais celui qui est surnommé « BDS » est le seul à avoir été jugé pour « meurtre » pendant ces quatre jours.
Seize ans de prison requis
« Passionné de couteaux » mais aussi « d’armes à feu », l’accusé niait pourtant avoir utilisé l’arme blanche qui a servir au crime. « Fasciné par les armes », comme l’a rappelé Me Olivier Renard, le premier avocat de la famille, il a cependant reconnu avoir porté des coups avec son « gant coqué en plastique » à la victime.
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D’origine nantaise, l’homme de 25 ans est détenu en maison d’arrêt depuis trois ans. Celui qui « voulait être militaire, policier ou gendarme » avait été condamné en 2022 par le tribunal de Bobigny après des violences conjugales commises à Noisy-le-Grand, alors qu’il était sous surveillance électronique pour d’autres faits.
Il est décrit par les différents experts qui se sont succédé pendant l’audience comme « impulsif », « colérique », « immature » et « narcissique ».
L’avocate générale avait requis seize ans de prison pour Sofiene X., ainsi que l’interdiction du port d’armes pendant quinze ans.
Plusieurs « preuves », comme la présence des « empreintes génétiques » de la victime sur les gants retrouvés dans le scooter de l’accusé, avaient en effet été récoltées. La magistrate avait aussi noté que l’accusé avait « admis la proximité » entre les lieux de sa bagarre et le lieu de découverte du corps, même s’il nie être l’auteur du meurtre.
Sofiene X. avait néanmoins répété, avant que les jurés ne partent délibérer, qu’il n’avait « pas tué » Hamza X. Il a été finalement acquitté pour « meurtre » mais condamné pour « violences volontaires en réunion avec usage d’une arme causant la mort sans intention de la donner ». Après ses douze ans de prison, il sera interdit de revenir en Loire-Atlantique pendant dix ans. Il sera inéligible pendant la même période, et ne pourra pas porter d’arme pendant cinq ans.
KL et GF (PressPepper)
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