Par

Emma Grivotte

Publié le

8 nov. 2025 à 12h00

Oubliez Halloween ! « Une expérience psychologique inédite », « un spectacle hybride, dérangeant, viscéral » : voici comment ses créateurs décrivent le spectacle immersif et interdit aux moins de 18 ans, Ravensback. Pour la première fois en France, le Château du Taillis à Duclair (Seine-Maritime) accueillera, les vendredi 14 et samedi 15 novembre 2025, la représentation mise en scène par Angelo Muratelli, nom d’artiste d’Hugo Vauchel.

Ce professionnel du cirque et du cabaret a, l’année dernière, créé une société d’événementiel, pyrotechnie et effets spéciaux avec l’habitant de Pont-Audemer Thomas Tellini, qui travaille aussi sur Ravensback.

Importé du Royaume-Uni

Autrefois comédien au Royaume-Uni pour ce concept à l’ambiance gothique et horrifique, Hugo Vauchel a décidé de l’importer. « En France, il y a un public demandeur d’horreur très noire. » L’expérience est à différencier d’un manoir de l’horreur ou un train fantôme. Les personnages interagissent avec le public, traité « comme un membre de la famille » et inclus dans un jeu de pouvoir et de domination, mais ne le touchent pas.

À 30 minutes de Rouen et 50 minutes de Pont-Audemer, dans les pièces et autour du château, les six comédiens jouent au plus près des spectateurs (limités à 35) dans un cadre intimiste.

Inspiré de l’imaginaire victorien et transcendé par une esthétique noire et totalitaire, le spectacle mêle rites profanes et iconographie chrétienne détournée, atmosphère militaire et écrasante, ferveur mystique et violence charnelle.

La production

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Ravensback se veut également héritier du Grand-Guignol, théâtre parisien transgressif spécialiste du macabre et de la violence au début du 20e siècle.

ravensback
Les spectateurs suivront les comédiens dans les pièces et les extérieurs du château du Taillis à Duclair. ©Angelo Muratelli

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Âmes sensibles s’abstenir

L’œuvre coécrite par Angelo Muratelli et Jean-Noël Le Tennier aborde « avec un côté très littéraire » des thèmes difficiles tels que l’inceste. Le site Internet met en garde face à des mises en scène comprenant des violences psychologiques, physiques, la mort et « des situations émotionnellement bouleversantes ». Angelo Muratelli prévient :

Nous avons une volonté de secouer le public, ce n’est pas à la portée de tout le monde. Le niveau sonore est relativement élevé, avec des coups de feu simulés, des effets stroboscopiques. Le spectacle n’est pas recommandé aux personnes épileptiques ou ayant vécu un deuil, car il y a par exemple une scène de mise de bière d’un enfant.

Angelo Muratelli

« Seuls les spectateurs prêts à affronter la fascination de l’abîme, l’étrangeté du sacrilège et la beauté terrible de la domination doivent oser franchir les portes de Ravensback », annonce la présentation.

« La violence n’est pas gratuite »

Angelo Muratelli nuance cependant : « Le public est impressionné mais pas choqué. L’histoire est traitée avec délicatesse et une certaine beauté tragique, la violence n’est pas gratuite et il y a un message féministe », avec le renversement des rôles de domination entre l’antagoniste, un officier prussien, et son ancienne victime Clémence Ravensback, personnage central joué par la réalisatrice et comédienne Brune Dewilde.

« Tous les comédiens ont un passé militaire, cela faisait partie des critères de sélection », ajoute Hugo Vauchel, qui joue lui-même le « grand méchant ».

Une « scène de domination à connotation un peu fétichiste est jouée de façon esthétique et absolument pas sexuelle », précise le metteur en scène. Dans d’autres tableaux, des situations sont tellement « poussées à leur paroxysme que ça en devient presque drôle », apportant une touche burlesque voire d’humour noir, faisant passer le spectateur par différentes émotions.

Effets spéciaux

« Tout est souligné de musique pour emporter le public, d’où le côté opératique. Il reprend des thèmes de musique classique connus et des compositions originales », expose Angelo Muratelli, dont c’est la spécialité, avec les effets spéciaux.

Cascades de cinéma avec un personnage traîné par un véhicule, pyrotechnie et feux d’artifice : l’équipe de 12 personnes au total, proposera « un final pyrotechnique transformant la nuit du château en vision apocalyptique ».

La production de Ravensback, une œuvre volontairement troublante et décadente, a été financée par le château du Taillis. Après les premières dates à Duclair, ses créateurs prévoient déjà une tournée en France, en Belgique et en Suisse.

Vendredi 14 et samedi 15 novembre, à 18 h et à 21 h, au Château du Taillis à Duclair (Seine-Maritime). Billetterie sur le site www.ravensback.com. Attention, places limitées à 35 personnes par spectacle. Tarif unique : 65 €. Durée : 1 h 40. S’habiller chaudement.

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