Avant de faire un tour dans les galeries, une petite balade dans les différentes institutions de Strasbourg s’impose. Le musée des Beaux-Arts, par exemple, renferme un superbe ensemble d’œuvres signées Philippe de Champaigne, François Boucher ou Antoine Watteau ; on tombera en arrêt devant une Belle Strasbourgeoise (1703) signée Nicolas de Largillierre, coiffée d’un inoubliable chapeau traditionnel.
Outre le musée Archéologique et le musée des Arts décoratifs, un long moment s’impose au musée d’Art moderne et contemporain, où cohabitent Rodin, Picasso, Topor, Brauner ou encore Tony Cragg. Bien sûr, pour s’approcher au plus près de l’âme strasbourgeoise, on ira aussi au musée Historique et au musée Alsacien, avant de foncer au musée Tomi-Ungerer, rire avec l’un des plus grands illustrateurs du XXe siècle. Et maintenant ?
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Cap sur l’est à la galerie East

Vue des expositions « Mesure » de Marius Pons de Vincent et « Matrices assises » de Agnès Thurnauer à la galerie EAST à Strasbourg, 2024
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© Emilie Vialet & galerie EAST
Premier arrêt, rue du Faubourg-de-Pierre. C’est ici, au numéro 12, que Stéven Riff a choisi de poser ses valises il y a de cela trois ans. Pour la deuxième fois ; car l’homme avait déjà tenté d’ouvrir une galerie à Strasbourg il y a 14 ans, lorsque lui en avait 22. Depuis, il est passé par Paris et Istanbul, avant de revenir au bercail en 2022, et de s’entourer de deux associés, Marie Munhoven et Eddy Vingataramin, pour ouvrir la galerie East. L’espace est grand (250 m2), inondé de lumière grâce aux verrières du toit, et donne à découvrir des solos d’artistes contemporain (Agnès Thurnauer, Théophile Blandet, Jean-Luc Moulène), mais aussi des dialogues avec les arts décoratifs à travers des éditions, mises en valeur lors d’expositions thématiques – on a pu y voir des maroquineries d’ORLAN, des châles de Sonia Delaunay et des plats d’Antonio Recalcati. Une valeur sûre.
12 Rue du Faubourg-de-Pierre • 67000 Strasbourg
galerieeast.com
L’art à domicile de Sandra Blum

Vue de la grande salle de la galerie Sandra Blum à Strasbourg, avec les installations de Gretel Weyer et Thomas Henriot pour l’exposition « Les apparences », 2025
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On entre chez elle comme chez un ami (collectionneur) : après une année d’itinérance, la galeriste Sandra Blum a posé ses valises en 2020 dans un bel et vaste appartement d’un immeuble ancien de la rue des Charpentiers, où l’on entre après avoir sonné. Cheminées et moulures racontent l’histoire de ce bâtiment construit au XVIIIe siècle, tandis que la galeriste revendique son ouverture à tous les arts, faisant très régulièrement dialoguer les pratiques dans ses expositions. Avec une exigence : « les techniques avec une excellence de travail », explique la galeriste. Ses visiteurs ont pu y observer les sculptures d’Antoine Halbwachs face aux peintures d’Aymery Rolland, les fils de lin de Françoise Ferreux aux côtés des fils de fer de Delphine Grandvaux, les fascinantes céramiques et les gravures de Gretel Weyer ou encore les sublimes peintures de mer de Franco Salas-Borquez. De (très) belles trouvailles.
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Galerie Sandra Blum
6 Rue des Charpentiers • 67000 Strasbourg
www.galeriesandrablum.fr
Chez l’un des piliers de l’art strasbourgeois, Bertrand Gillig

Vue de l’exposition « Wildflowers » d’Ayline Olukman à la galerie Bertrand Gillig à Strasbourg, 2025
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Comme Sandra Blum, Bertrand Gillig s’est lui aussi installé à l’étage d’un bel immeuble, cette fois-ci rue Oberlin, et datant de la fin du XIXe siècle. Figure importante de la scène artistique strasbourgeoise, l’homme a d’abord ouvert l’Espace G en 2004, devenu depuis galerie Bertrand Gillig. Enfant d’une mère conseillère pédagogique spécialisée en arts plastiques, l’homme s’est d’abord orienté vers une carrière d’ingénieur commercial pour différentes grosses entreprises comme Apple ou IBM avant d’oser se lancer à temps plein dans l’art. Désormais président de la Société des amis des arts et des musées de Strasbourg, il explique travailler à « la préservation et l’enrichissement du patrimoine strasbourgeois » et défend, entre ses murs, une majorité de peintres (récemment, Benoît Trimborn, Leonardo Vargas, Elisabeth Fréring), hantés par les questions de « la relation à l’architecture, le paysage urbain ou naturel, l’altération des choses par le temps qui passe et la notion d’abandon ». Son petit truc ? Il n’hésite pas à bousculer un peu le bon goût (stras)bourgeois, en organisant par exemple une « Expo érotico-porno chic interdite aux moins de 18 ans » (en 2022). Osé !
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Galerie Bertrand Gillig
11 Rue Jean-Frédéric Oberlin • 67000 Strasbourg
www.bertrandgillig.fr
Lumière sur la photographie à la galerie La Pierre large

Vue de l’exposition « Le théâtre des réalités » de Estelle Hoffert à la galerie La Pierre large, 2O24
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Elle fête cette année ses 20 ans : installée dans un immeuble du XVIe siècle, rue des Veaux, la galerie La Pierre large travaille à mettre en lumière sous ses voûtes des photographes contemporains, qu’elle choisit aussi bien émergents que confirmés. Le lieu est actif depuis les années 1980, mais a été repris en 2004 par un photographe, Benjamin Kiffel, rejoint en 2018 par Bénédicte Bach. Ensemble, ils créent l’année suivante le Lab, une structure associative qui enrichit la galerie d’une vocation curatoriale, et offre aux artistes un accueil sur mesure. Tournées vers la photographie plasticienne et la vidéo expérimentale, quatre à six expositions par an témoignent du dynamisme de ce lieu hybride, qui propose également des lectures, pour marier l’image et la littérature.
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Galerie La Pierre large
25 Rue des Veaux • 67000 Strasbourg
www.galerielapierrelarge.fr
Ritsch-Fisch dans les territoires de l’art brut

Vue de l’exposition collective « Outsiders ? » à la galerie Ritsch-Fisch à Strasbourg, 2025
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Son élégante devanture en boiseries peintes en noir a tout pour donner envie d’entrer. Par ses grandes vitrines, on aperçoit deux grandes salles peuplées d’œuvres d’art brut, la spécialité de cette galerie depuis son ouverture en 1996… Dirigée par Richard Solti, la galerie questionne également les frontières des arts singuliers en travaillant avec des artistes contemporains, et en participant aussi bien aux foire Outsider Art Fair qu’Art Paris. Une adresse indispensable dans le paysage strasbourgeois.
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Ritsch-Fisch Galerie
6 Rue des Charpentiers • 67000 Strasbourg
www.ritschfisch.com
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