Trois jeunes femmes ont été mises en examen et écrouées en octobre à Paris, suspectées d’avoir préparé un projet d’attentat djihadiste, a indiqué samedi le Parquet national antiterroriste (Pnat) à l’AFP, confirmant une information du Parisien.

Le Pnat a précisé avoir ouvert le 10 octobre une information judiciaire pour association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation de crimes d’atteinte aux personnes. « Trois femmes ont été mises en examen » pour cette infraction « et placées en détention provisoire », a ajouté ce parquet spécialisé.

Kalachnikov et ceinture explosive évoquées

Âgées de 18 à 21 ans, elles ont été interpellées à Lyon, Villeurbanne et Vierzon, début octobre, juste après une rencontre physique qui semblait accréditer l’hypothèse de l’imminence d’un passage à l’acte.

Une source proche du dossier a confirmé à l’AFP qu’« un projet a été déjoué à l’automne », soit le « premier projet d’action violente avec une femme depuis plusieurs années ». Les trois femmes sont suspectées d’avoir discuté en ligne de projets d’actions violentes, évoquant une Kalachnikov et une ceinture explosive, et mentionnant comme potentielle cibles une salle de spectacle ou un bar de Paris, d’après le quotidien.

La meneuse Lyonnaise avait 20 000 abonnés sur TikTok

 Décrites comme « salafistes » (courant rigoriste sunnite) par Le Parisien, elles portaient le niquab et semblaient vivre recluses, ajoutent nos confrères de RTL. Le Parisien affirme que la Lyonnaise, B., aurait publié des contenus pro-djihad sur un compte TikTok aux 20.000 abonnés, et aurait agi comme meneuse.

À l’une de ses complices, âgée de tout juste 18 ans, qui composait le trio, en parlant de la journée citoyenneté et défense (JCD) auxquelles elles étaient convoquées, elle se serait écrié au téléphone en rigolant : « Je veux tout faire exploser là-bas […] Je veux rendre hommage à Ben Laden ! »

Une perquisition au domicile de la meneuse présumée, a permis de découvrir un carnet qui listait les étapes et détails de son plan d’attentat à Paris. Devant les enquêteurs, cette dernière aurait affirmé avoir renoncé cet été à ce projet djihadiste « pas organisé et pas réfléchi », se décrivant comme « impulsive » et « incapable d’aller au bout des choses ». 

Drapeau de Daech

La troisième personne qui compose le trio est une jeune femme paraplégique de 21 ans, convertie à l’islam en 2023. Elle avait déjà été visée par une enquête en février, pour apologie d’actes de terrorisme: un drapeau de Daech avait notamment été trouvé chez elle lors d’une perquisition.

Sollicités, les avocats de la principale suspecte et de l’autre rhodanienne ont refusé de s’exprimer. « Il faut, comme toujours, faire très attention aux citations sorties de leurs contextes. L’instruction est là pour comprendre le contexte », a indiqué de son côté Me Thibault Bailly, avocat de la femme interpellée dans le Cher.

Menace élevée

 La France va commémorer jeudi, lors d’une journée d’hommage aux victimes, les dix ans des attentats de Paris et Saint-Denis en novembre 2015 qui avaient fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis.

Dans un entretien à l’AFP diffusé samedi, le procureur national antiterroriste Olivier Christen affirme que la menace djihadiste est « la plus importante à la fois dans son volume et dans le niveau de préparation des passages à l’acte » et « s’accroît » depuis trois ans. D’après le Pnat, il s’agirait du 6e attentat déjoué en France depuis le début de l’année.