Par
Thomas Martin
Publié le
8 nov. 2025 à 17h42
La préfecture de police de Paris a ordonné l’évacuation du campement installé sur le boulevard Richard-Lenoir, dans le 11ᵉ arrondissement. Selon l’arrêté préfectoral de ce samedi 8 novembre, cette décision repose sur « la nécessité de mettre un terme à l’occupation illicite du domaine public, générant des risques pour la salubrité, la sécurité et la tranquillité publiques ».
« Un climat d’insécurité »
L’arrêté vise l’endroit du boulevard où plusieurs dizaines de tentes ont été recensées depuis le mois d’octobre. Les autorités y décrivent une situation devenue « préoccupante du point de vue de l’hygiène et de la sécurité », notamment en raison de « l’absence d’accès à l’eau potable et d’installations sanitaires ».
Le document évoque également « une accumulation de déchets, la présence de nuisibles et des risques d’incendie » justifiant une intervention rapide. « Les riverains, relayés par la mairie du 11e arrondissement, dénoncent les nuisances et le climat d’insécurité générés par la présence de campements, faisant état de troubles croissants à l’ordre public », renchérissent les services de l’Etat.
Pour justifier l’évacuation, ces derniers mettent en avant la commémoration prochaine des attentats du 13-novembre au Bataclan « impliquant la mise en place de dispositifs de sécurité contraignants ».
Les occupants devront avoir quitter les lieux avant le mercredi 12 novembre sinon l’évacuation sera effectuée par les forces de l’ordre.
Une évacuation d’environ 300 personnes dans le 19e arrondissement
Environ 300 personnes migrantes ont été évacuées mercredi matin des campements où elles dormaient entre les stations de métro Jaurès, Stalingrad et Porte de la Chapelle à Paris, a constaté.
Trois cars à destination de Bourges, Besançon et Toulouse avaient été mobilisés pour transporter les volontaires vers des hébergements temporaires. L’évacuation s’est déroulée dans le calme en présence d’un important dispositif policier et d’agents de la préfecture d’Ile-de-France et de la Ville de Paris.
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Ces personnes étaient « issues majoritairement d’Afghanistan et de la corne africaine, ont été recensées », a indiqué une source policière à l’AFP.
Quelque 221 migrants ont été pris en charge, à destination de la province ou de l’Ile-de-France et 50 personnes, qui ont refusé toute assistance, ont été évincées, selon cette source.
Des occupants du campement étaient déjà partis avant le début de l’opération, refusant de quitter Paris, alors que plusieurs personnes, dont des familles, sont venues d’autres lieux dans l’espoir d’être relogées.
Les sans-abri, majoritairement des jeunes hommes et quelques familles, ont attendu plusieurs heures, orientés par des membres des associations Médecins du Monde, Utopia 56 et France Terre d’Asile.
Trois bus supplémentaires avaient été mobilisés pour transporter vers des hébergements en Ile-de-France les personnes munies d’un contrat de travail dans la région.
À midi, des tentes s’étaient déjà réinstallées Porte de la Chapelle, a constaté Médecins du Monde. « On estime que 150 personnes sont restées sans solution », a précisé Paul Alauzy porte-parole de l’association. « On est proche de la 500e opération similaire depuis 2015, et ça ne fonctionne pas. Il y a des campements ici depuis 2022. Les gens continuent à vivre dans des conditions indignes », a-t-il regretté.
Avec AFP
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