Ligue 2 (14e journée). Guingamp – Pau : 2-2

En Avant Guingamp avance à son rythme. C’est-à-dire pas très vite. Quelques belles séquences de temps en temps, un joli but, parfois, lorsque Hemia est dans un grand jour. Mais le meneur de jeu ne peut pas tout faire et son équipe affiche trop de carences pour exister dans un championnat qui lui file déjà entre les doigts. Samedi après-midi, face à Pau, les Bretons ont offert 30 premières minutes de jeu de bonne facture et profité, aussi, des erreurs de la défense adverse. Ce fut le cas sur l’ouverture du score de Mafouta, après un cadeau de Fall (1-0, 14’), avant que Hemia, d’une frappe enroulée dès 20 m, n’exploite de façon géniale l’erreur de Meddah pour doubler la mise (2-0, 26’).

Un fond de jeu incertain

Mais tout ceci ne suffit pas. Surtout après avoir manqué la balle du 3-0 sur un centre mal ajusté de Sagna qui ne permit pas à Mafouta de conclure (36’). Car derrière, ce fut presque le néant. La lumière s’éteignit même complètement après la réduction du score de Pouilly qui matérialisa le basculement du rapport de force (2-1, 38’). « Ce but nous a mis un petit coup derrière la tête, confirme Sylvain Ripoll. Quand vous devez mener 3-0 et que vous rentrez au vestiaire sur le score de 2-1, il y a une première déception à gérer. Mais on doit avoir les qualités pour passer outre et remettre des temps de possession. » Or, les Costarmoricains, aujourd’hui, n’en sont pas capables. Ces limites cristallisent d’ailleurs le décalage entre les aspirations du staff, dont on connaît les convictions, et le profil d’un effectif construit à la hâte et sur le tard. Guingamp domine par intermittence mais pas suffisamment pour ériger cet exercice en fond de jeu.

Manque de maîtrise

« Quand vous menez au score, pour gérer une partie, il y a deux façons de faire : ou vous tenez le ballon collectivement et gardez l’équipe adverse loin de votre but, ou vous subissez et il faut être très solide pour ne rien laisser, rappelle l’entraîneur guingampais. Nous n’étions pas en capacité de mieux tenir le ballon en seconde période et il a donc fallu lutter, se recroqueviller. Ce n’est pas ce que nous voulions faire mais nous n’avons pas eu trop le choix. » Par défaut, son équipe a donc subi. Elle a plié, longtemps, et aurait dû rompre peu après l’heure de jeu sans un énorme raté de Touzghar (69’). Avec un peu de réussite, la tête de Sagna aurait trouvé les filets plutôt que le poteau de Salles (74’) mais offensivement, il n’y eût rien de construit. Des dégagements à l’improviste mais peu de transitions rapides.

Un décalage inquiétant

« Bien défendre, ça commence par le fait de tenir le ballon, insistait Ripoll. On aimerait être plus constant dans la régularité du match. Mais pour l’instant, on ne réussit pas à l’être. » Alors oui, le tempo de l’égalisation, au bout des arrêts de jeu, peut sembler cruel. Mais le but de Sissoko, sur une sortie aérienne manquée de Bartouche-Selbonne (2-2, 90’+ 3), ne relève pas de l’injustice. Au contraire. Il n’est que le reflet d’une dissonance profonde entre ce qu’En Avant voudrait produire et ce qu’il est actuellement en mesure d’offrir. Et ce gap, après 14 journées, est assez inquiétant.