Monsieur Prof — c’est le nom qu’il s’est donné sur les réseaux sociaux — a exercé pendant huit ans comme enseignant contractuel, entre 2017 et 2025. Professeur d’anglais très actif sur TikTok et Instagram, où il compte plus de 900 000 abonnés, le Franco-Britannique s’est fait connaître avec des vidéos humoristiques, dans lesquelles il donne des conseils à ses élèves, sur la prononciation notamment.
Cet enseignant médiatique avait toujours obtenu un poste, même s’il avait souvent dû changer d’établissement, parfois en cours d’année. « Je n’ai pas fait le décompte, mais j’ai eu plus d’une dizaine d’affectations en collège ou au lycée », explique le trentenaire, titulaire d’un bac + 4.
Las, à la fin du mois d’août, Monsieur Prof a reçu une lettre du rectorat de Toulouse lui indiquant que son contrat n’était pas renouvelé. « Ça ne m’était encore jamais arrivé. Il m’a dit que ça pourrait se décanter après les vacances de la Toussaint, mais je n’avais aucune certitude. »
D’où une grande « frustration », Monsieur Prof affirmant que, « depuis trois, quatre ans, à Toulouse, ça se passait bien dans tous les établissements où (il a) travaillé ». Même « mieux qu’en région parisienne, où c’était parfois épouvantable avec certains chefs et collègues très fermés, qui ne comprenaient pas (sa) présence sur les réseaux sociaux ».
Choisir librement sa région d’affectation
Cet emploi de contractuel, il l’avait choisi, notamment pour pouvoir décider librement de sa région d’affectation, contrairement aux enseignants qui passent par la voie du concours et sont alors rattachés à une académie.
La précarité de son statut s’est pourtant vite rappelée à lui. « Nous ne sommes pas toujours pris au sérieux, pointe-t-il. Pour certains collègues, être contractuel, cela signifie être incompétent. On est tout le temps prévenus au dernier moment par l’administration et on travaille parfois loin de notre domicile. J’ai eu jusqu’à trois heures de route aller-retour à faire, et on a notre mot à dire sur rien. Enfin, je ne parle pas du salaire, moindre que celui des titulaires. »
Est-ce la raison pour laquelle, quand les producteurs de « Star Academy » l’ont approché pour intégrer l’équipe de la treizième saison du programme, il n’a pas botté en touche ? Joint quelques jours avant l’officialisation de son entrée au château de Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne), il nous confiait s’interroger plutôt sur l’opportunité de passer, le plus tôt possible, son Capes d’anglais (certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré), afin de devenir enseignant titulaire, enfin.