Quatre individus ont été interpellés jeudi soir après des incidents survenus lors d’un concert d’un orchestre israélien à la Philharmonie de Paris. Les trois hommes et la femme placés en garde à vue ont tenté de perturber le concert de l’orchestre philharmonique d’Israël par l’usage de fumigènes dans les gradins.

Le groupe Palestine Action France a revendiqué être à l’origine des incidents dans un message Instagram intitulé « Pas de musique pour les colons, mort à l’occupation ». Sur le post, le groupe affirme refuser « que la musique soit utilisée pour produire des espaces de légitimité » de la citoyenneté israélienne, qu’elle qualifie de « suprémaciste ».

VidéoConcert israélien perturbé à la Philharmonie : trois femmes et un homme en garde à vue

Le groupe affirme aussi que « tout a été tenté en amont » pour faire annuler la représentation de jeudi, désignant le directeur de général de la Philharmonie Olivier Mantei de « collaborateur du génocide ». Après les interpellations, un rassemblement a été organisé devant le commissariat du XIXe arrondissement avec des drapeaux free Palestine.

Désobéissance civile

Jusqu’ici le collectif Palestine Action avait peu fait parler de lui en France. Le groupe se définit dans un post sur Instagram daté de janvier 2024 comme « un collectif transnational d’individus qui ne tolèrent pas la participation active de leurs états et de leurs entreprises dans le génocide en cours à Gaza » ainsi que dans le « maintien de l’entreprise coloniale israélienne ».

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Écouter

Le groupe est originaire du Royaume-Uni, où il a été cofondé en 2020 par l’activiste Huda Ammori et Richard Barnard, ancien membre d’Extinction Rebellion. Palestine Action s’est d’ailleurs inspirée du mouvement écologiste en organisant des campagnes de désobéissance civile et des actions pacifistes. L’organisation prend régulièrement pour cible des entreprises qui exportent des armes vers Israël, en occupant ou vandalisant leurs locaux. Avec le conflit entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre 2023, le groupe s’est exporté notamment en Italie, en France et en Espagne.

Interdiction du collectif

Mais en juillet dernier, le gouvernement britannique porte un coup dur à Palestine Action en classant le collectif comme « organisation terroriste », notamment après des actions sur une base de l’armée de l’air. Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme avait critiqué la décision de Londres. L’interdiction « soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’application des lois antiterroristes à des actes qui ne sont pas de nature terroriste », s’était inquiété Volker Türk dans un communiqué publié le 25 juillet.

Le groupe avait également reçu de nombreux soutiens de personnalités comme la romancière irlandaise Sally Rooney qui avait annoncé reverser une partie de ses revenus à Palestine Action. Des manifestations de soutien organisées à Londres et dans plusieurs villes britanniques ont entraîné en septembre l’arrestation de près d’un millier de personnes. Selon le Guardian, des militants de Palestine Action incarcérés ont entamé une grève de la faim le 2 novembre en attente de leur procès. La branche britannique du collectif pourra contester son interdiction dans un procès qui se déroulera du 15 au 27 novembre.