Par

Laurent Fortin

Publié le

8 nov. 2025 à 15h18

Dans la famille Bahuaud, il y a d’abord l’arrière-grand-père. Louis. Frère de Donatien, le fameux négociant de La Chapelle-Heulin. Lui aussi a une exploitation viticole : le domaine des Laudières à la Grande Noë, route de Saint-Fiacre, à Vertou. Au fil des successions, l’activité cesse progressivement. En 2007, les vignes sont arrachées.

Ensuite, il y a l’arrière-petit-fils, Antoine Hubert qui s’intéresse aux bâtisses qui tombent en désuétude. D’autant que celui qui travaille au développement des exploitations viticoles, au travers de l’association la Vigne numérique, notamment en créant une application pour aider les vignerons à l’export, cherche un tiers-lieu pour la filière.

On ne pouvait pas laisser à l’abandon un tel patrimoine. Il y avait plein de souvenirs d’enfance ici. Entre les vendanges, les grandes tablées…

Il embarque sa cousine, Marie Fonteneau et son mari, Sébastian Lang, ainsi qu’une autre cousine, Aurélie Tucita, dans l’aventure.

Une cinquième associée, Mélia Guinet, les rejoint. Ils acquièrent un hectare dont les 750 m2 des quatre bâtiments. Finalement, la crise sanitaire et l’expérience d’une guinguette, le temps d’une saison, dans l’ancienne école des filles de la Bernerie-en-Retz, entraînent une révision du projet pour un accueil plus grand public.

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Vidéos : en ce moment sur ActuL’âme du domaine conservé

Renforcement du réseau électrique, décloisonnement des intérieurs, décaissement… Le chantier est colossal. Lancé en 2022, il permet une ouverture fin août dernier. La Folle blanche, nom de l’établissement en référence au cépage du gros-plant, est arrivée à maturité. Quasiment au moment des vendanges, comme un symbole.

Comme dans toute réhabilitation, nous avons eu des surprises. Sans parler de l’inflation. Il a fallu aussi faire des choix pour tenir dans le budget (ndlr. 2 millions d’euros).

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L'entrée du bar à vins.
L’entrée du bar à vins. ©La Folle Blanche

Antoine Hubert et son équipe n’ont pas hésité à se retrousser les manches pour effectuer certains travaux et les suivre.

Les trois bâtiments (chais, pressoirs et maison du chef de culture) n’en forment plus qu’un. Tout en conservant une âme viticole. Il y a bien sur les pierres et les poutres apparentes, mais aussi ces traces de faïence des anciennes cuves, cette grille en fer forgé qui barrait l’entrée de la propriété, désormais intégrée dans l’accueil, ce Saint-Vincent qui trône au-dessus du bar ou encore ces phrases en l’honneur du muscadet gravées sur les poutres de l’ancienne cave. Antoine Hubert et ses associés en ont ajouté d’autres, comme ce vitrail géant, représentant une scène de vendanges, récupéré et dépoussiéré dans le château du Fesles (Anjou) commandé par le propriétaire de l’époque Gaston Lenotre.

Lieu hybride

Autant d’authenticité qui tape dans l’œil des clients du lieu. Qui peuvent venir à cette adresse pour différentes raisons : pour déjeuner du mardi au vendredi, pour boire un verre et grignoter un bout (planches, hots-dogs maison…) du mercredi au samedi soir de 18 h à 23 h (minuit le samedi), pour participer à un atelier dégustation un jeudi et un samedi par mois ou encore en étant invité à un événement professionnel (salon, lancement de marques, séminaires…) ou personnel (anniversaires, fête de famille) dans la salle de 109 places assises.

C’est un lieu hybride. Avec pour fil conducteur, le vin.

Marie Fonteneau.

D’ailleurs, les cinq associés qui font dans l’ultrapolyvalence pour ce lancement d’activité, se sont attachés les services de Marine André, célèbre sommelière régionale, pour avoir occupé ce rôle à la Marine (Noirmoutier), Mare aux oiseaux (Saint-Joachim) et Anne de Bretagne (Nantes).

Bien que récemment ouvert, le lieu n’a pas fini de se bonifier.

Début 2026, on espère ouvrir l’espace de coworking d’une quinzaine de places, lance Antoine Hubert. On veut aussi développer l’épicerie fine dans notre cave. On a également prévu de rouvrir les espaces où étaient les cuves enterrées pour en faire des lieux d’affinage (charcuterie, fromage) qui seront vitrés et donc visibles.

Un futur aménagement des extérieurs est programmé, pour retrouver un esprit guinguette. Bref, toutes les facettes du monde de la viticulture.

La Folle blanche, route de Saint-Fiacre. Ouvert du mardi au vendredi midi et du mercredi au samedi soir. Contact : 02 40 05 42 43 ou [email protected] et [email protected]. Renseignements sur https://www.lafolleblanche.fr.

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