L’adieu au découvert bancaire automatique ? Dans le creux de l’hiver et en plein milieu de difficiles discussions budgétaires, la nouvelle aurait presque pu passer inaperçue. D’ailleurs, elle a mis le temps : après l’adoption d’une directive en 2023 au Parlement européen, une loi d’habilitation permettant sa transcription dans la loi française au printemps et la publication d’une ordonnance au Journal officiel début septembre, il aura fallu attendre la fin octobre pour que cette information aux allures de bombe ne se fraye un chemin jusqu’aux oreilles des Français. Et ne fasse l’effet d’un choc.

A partir du 20 novembre 2026, donc, pour transposer dans le droit français une mesure destinée à harmoniser les règles en vigueur à travers l’Europe sur le sujet, le découvert bancaire deviendra d’office un crédit à la consommation, avec examen du profil financier et vérification de la solvabilité, même pour des petites sommes – jusqu’ici, les découverts inférieurs à 200 euros y échappaient. Si un client est surendetté ou possède des revenus que la banque estime trop faibles, le découvert pourra donc lui être refusé. En France, où le découvert moyen observé est de 411 euros par mois, un vent de panique a suivi la médiatisation de la mesure par La France insoumise.