Au milieu du jardin du Luxembourg (VIe), ce bruit n’avait pas résonné depuis plus de deux ans. Celui des balles jaunes, frappées par les cordes des raquettes, sur les six terrains de tennis du parc appartenant au Sénat.

Deux ans de silence qui ont donc pris fin le 18 avril avec la réouverture des courts, permise par l’appel d’offres de trois ans remporté par la société Anybuddy, qui propose la location des courts à l’heure sur son site Internet.

La fin d’un immense feuilleton qui avait commencé en 2016, lorsque le Sénat avait alors décidé de confier la gestion du lieu au Comité de Paris, une émanation de la Fédération française de tennis (FFT). Sauf qu’Hervé Picard, gérant de Paris Tennis et personnage clé dans cette affaire, a réussi à faire annuler ce contrat de cession, au forceps, et allant jusqu’à devoir disputer un tie-break décisif devant le Conseil d’État, au bout de plusieurs années de procédures, en décembre 2022.

C’était avant l’annulation en juin 2023 d’un nouvel appel d’offres, pourtant remporté quelques mois plus tôt par la société Vaziva. Une annulation qu’avait demandée Hervé Picard, encore lui. Hervé Picard dénonçait des irrégularités de traitement entre les différents candidats à la gestion des lieux. De quoi enliser davantage la situation et inquiéter les amateurs de la balle jaune à Paris.

Les élections sénatoriales passées, le microcosme tennistique parisien s’attendait à voir le dossier relancé. Sauf qu’au Sénat, gestionnaire des lieux, rien n’a bougé… avant que la chambre haute du Parlement ne relance un nouvel appel d’offres fin 2024, remporté par Anybuddy donc, qui propose de réserver une session d’une heure pour 18 euros sur son site Internet et son application.

Une ouverture à tous mais pas d’école de tennis

« Cette ouverture au plus grand nombre, c’est quelque chose de formidable. Enfin, il y a une égalité de traitement de tous les Parisiens. Le Sénat a très bien fait de jouer l’ouverture. C’était d’ailleurs le souhait de Borotra », réagit Hervé Picard, en référence à Jean Borotra, l’un des « Quatre Mousquetaires », à l’origine de la création de ces courts en 1939. En effet, auparavant, les associations sportives du Sénat occupaient à l’année deux des six terrains. Cela appartient désormais au passé.

« Par contre, ce qui est vraiment dommage, c’est que l’enseignement du tennis y soit interdit. Donc maintenant, on risque de voir le mercredi après-midi des gamins regarder des adultes jouer, c’est navrant », poursuit Hervé Picard. « Je ne me suis pas battu pendant dix ans pour avoir un appel d’offres comme ça ! Le sans-faute, ça aurait été d’ouvrir une école de tennis. Mais bon, on va se contenter de la fin des passe-droits. »