Le cœur jamais très loin du Commonwealth, le prince Harry a décidé de s’impliquer dans les célébrations du Remembrance Sunday, l’équivalent des cérémonies du 11novembre. Vivant à Los Angeles depuis cinq ans, le duc de Sussex n’a pas choisi de se rendre à Londres mais simplement de faire quelques heures de vol pour atterrir à Toronto ces 5 et 6 novembre, et célébrer ainsi ces commémorations dans un pays lié à la Couronne britannique. Alors même que le prince William, lui, était au Brésil…
Le prince Harry serre la main de Ozzie Reece, un vétéran canadien, au Sunnybrook Hospital’s veterans centre à Toronto, le 6 novembre 2025. © The Canadian Press/ABACAPRESS.COM//Nathan Denette
Au Veterans Centre du Sunnybrook Health Sciences Centre de Toronto, le fils cadet du roi Charles III a retrouvé un univers dans lequel il s’épanouit : celui des soldats et de leurs blessures, visibles ou non. Les dix années que le duc de Sussex a passées sous l’uniforme l’ont marqué pour toujours, et ont forgé chez lui une sensibilité particulière à la cause des anciens combattants, pour lesquels il a créé les Invictus Games. Ce 6 novembre, comme à son habitude, le prince Harry est arrivé dans ce centre pour vétérans de façon très détendue. Il a pris le temps d’échanger avec les anciens soldats, certains centenaires, de partager leurs souvenirs et leurs douleurs, et de rire aussi.
« On ne peut pas toujours croire les garçons »
Baise-main à Villa Shah, 91 ans, session de peinture sur casque avec Jim, un ancien combattant de 101 ans, discussions avec Brenda Reid, 101 ans également, le prince Harry a donné toute son énergie. À cette dernière, il demande quel souvenir de guerre lui revient en tête. Malicieuse, elle lui répond « qu’on ne peut pas toujours croire les garçons », visant ses petits camarades masculins. Le soir venu, c’est au True Patriot Love’s National Tribute Dinner qu’il s’est rendu. Évoquant son passé militaire, son passage dans l’armée canadienne, il a insisté sur sa profonde connexion avec les forces armées de cette partie de l’Amérique du Nord.
Le prince Harry discute avec Ed Marshall, un vétéran canadien, au Sunnybrook Hospital’s veterans centre à Toronto, le 6 novembre 2025. © The Canadian Press/ABACAPRESS.COM//Nathan Denette
Le prince Harry peint un casque avec Jim LaForce, 101 ans, un vétéran canadien, au Sunnybrook Hospital’s veterans centre à Toronto, le 6 novembre 2025. © The Canadian Press/ABACAPRESS.COM//Nathan Denette
La veille déjà, lors de son arrivée, il avait consacré son après-midi aux membres des forces de réserve de l’armée canadienne, rencontrant les soldats. Y aurait-il quelques arrière-pensées du côté du prince Harry ? Près de six ans après son départ fracassant de la monarchie britannique, il semble redessiner, à sa manière, les contours du rôle qu’on lui avait refusé : être libre mais servir, lorsque cela lui chante, la Couronne. Dans son discours empreint d’émotion au dîner du True Patriot Love’s National Tribute, il a salué la force tranquille et la solidarité canadienne, rappelant que « le service, au fond, est réciproque ». S’étant déplacé sans épouse, ni enfant, il montre ainsi à Charles III qu’il n’a pas oublié d’où il venait. Et que le peut encore compter sur lui. Encore faut-il que Charles ou William en ait envie.
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