Franck Haise a joué cartes sur table jeudi après le revers contre Fribourg (1-3), le quatrième d’affilée dans la campagne européenne 2025-2026 du Gym.
Celle-ci est en train de prendre une tournure désastreuse, comme la saison dernière, sans que les blessures ne puissent cette fois être considérées comme la principale source des maux niçois.
Non, Nice « n’est tout simplement pas au niveau » a dit l’entraîneur rouge et noir au cœur d’une conférence de presse d’après-match intense et qui n’a épargné personne.
Haise a parlé avec le cœur, ce « qu’il ne regrette pas ». « Même si ça froisse un peu, si ça blesse, ou si les mots sont mal choisis ».
Il a transmis ses messages, certains directement, d’autres entre les lignes, et s’il faudra attendre pour voir si ceux-ci sont bien passés auprès de ses dirigeants, on saura très vite en revanche si ses joueurs y ont été réceptifs.
Une contre-performance à Metz, avant-dernier au classement, cet après-midi avant la trêve internationale ne serait à cet égard pas franchement un bon signal.
Prise de conscience obligatoire
« La vraie réponse, c’est toujours le terrain », a confirmé le coach niçois, interrogé sur la réaction de son vestiaire à son discours publiquement plus musclé qu’à l’habituel, même si ce n’est pas la première fois, hélas, que certains éléments de l’effectif, « pas tous », ont besoin d’être bousculés.
La saison dernière déjà, et alors que le Gym n’avait pris qu’un seul point sur douze possibles, Franck Haise avait sérieusement haussé le ton courant avril face à l’absence d’esprit collectif et le relais insuffisant de ses leaders.
Son équipe avait dans la foulée arraché à Strasbourg un nul 2-2 synonyme de nouvel élan dans la course à l’Europe.
Les mots forts du coach niçois auront-ils cette fois le même succès au sein d’un vestiaire qui manque de cadres mais pas d’ego ?
Dante joue trop peu, Bard peine à supporter le poids du brassard tandis que Clauss a choisi de faire passer ses intérêts au-dessus de ceux du club, même si son retour dans le groupe semble montrer que les choses avancent dans le bon sens.
Son entraîneur, avec qui il s’est entretenu mercredi, n’attend pas l’impossible de ses hommes : de l’exigence au quotidien.
Et qu’ils ne baissent pas la tête au premier vent contraire. Les signaux étaient ces dernières semaines plutôt positifs de ce côté-là mais la défaite de jeudi est venue rappeler que l’équilibre est précaire.
Et que cette équipe de Nice est toujours un peu sur un fil et sans marge, malgré sa bonne passe en championnat (3 victoires et une seule défaite contre le PSG sur les cinq derniers matchs), quand elle oublie certains fondamentaux.
Elle doit désormais prouver sa capacité à faire le jeu, elle qui a surtout gagné cette saison en subissant. Un changement de « logiciel » qui ne se fera pas sans travail ni courage.
« Je veux que mon équipe progresse, qu’elle ait la volonté de jouer. On ne va pas la changer demain, ni au mercato d’hiver ou de juin. Il y a des bons joueurs, des bons mecs. Mais ce n’est pas suffisant. Il faut toujours en faire plus, ensemble et individuellement. » Le salut niçois ne passera pas par autre chose.
Les compos probables
Les échos
Jonathan Clauss du voyage : absent contre Lille et Paris, puis suspendu pour la rencontre de jeudi contre Fribourg, le piston droit niçois a été réintégré dans le groupe niçois pour le déplacement en Moselle hier, après l’imbroglio autour de sa blessure à Rennes. « Jonathan a fait une bonne semaine d’entraînement. Je l’ai vu mercredi, ça n’a pas été long », a indiqué son coach à la presse. Terem Moffi, remis de sa lésion au mollet, est également du voyage, lui qui a réintégré l’entraînement collectif et pourrait être une option en fin de match pour Franck Haise.
Le FC Metz revigoré : avant-dernier de la Ligue 1, le FC Metz est en regain de confiance, puisqu’il vient d’enchaîner deux succès (contre Lens puis Nantes) après n’avoir gagné aucun de ses neuf premiers matchs. En grand danger, le coach Stéphane Le Mignan s’est offert un sacré bol d’air, après une semaine dernière vécue « comme un réel soulagement ». C’est donc une équipe revigorée que le Gym va affronter cet après-midi devant environ 200 supporters niçois. « Comme tous les matchs de Ligue 1, je m’attends à un match difficile, s’est exprimé Franck Haise. J’ai regardé le match de Metz face à Lens (2-0), j’ai vu de la qualité, dans un stade où ce n’est jamais facile de jouer. Ils ont réussi à enchaîner face à Nantes. Certains les condamnaient au bout de huit journées mais c’est un club qui travaille bien, avec un coach qui travaille très bien ».
Les déclas
Stéphane le mignan (coach de Metz) : « C’est un sacré adversaire ! Nice est classé dans le top 8 et sort de plusieurs bons résultats contre Lyon (3-2), Lille (2-0) et Rennes (1-2). C’est une équipe de grande qualité, avec un Sofiane Diop très performant depuis quelques semaines. On espère garder ce qu’on fait de bien mais chaque match est différent, chaque adversaire est différent. L’idée est de faire un match de niveau Ligue 1, de défendre comme une équipe de Ligue 1. »
Antoine mendy (défenseur de Nice) : « Le coach a le droit d’être en colère contre nous. Il nous protège souvent. Quand ça ne va pas, il faut le dire. Je pense qu’il a raison. Il faut prendre conscience de ce qu’il a dit et l’appliquer au quotidien pour que le coach n’ait pas besoin de nous le répéter souvent. On doit se relever tout de suite, montrer un autre visage face à Metz et gagner ce match. »
Le chiffre
100. Salis Abdul Samed pourrait disputer ce dimanche après-midi son centième match de Ligue 1 et ainsi devenir le premier joueur ghanéen à atteindre ce cap depuis John Boye en décembre 2020. Pour ce dernier, c’était d’ailleurs sous les couleurs du FC Metz.