Pour le moment, le XV de France n’a encore jamais remporté la Coupe du monde. Les Bleus étaient proches de le faire en 1995, mais ils avaient à l’époque dû s’arrêter en demi-finale, battus par l’Afrique du Sud (19-15). Selon Philippe Saint-André, présent ce jour-là sur la pelouse, les Springboks n’auraient jamais dû l’emporter et les Français se sont fait voler.
En 2027, le XV de France participera à la Coupe du monde de rugby en Australie et les Bleus voudront enfin mettre la main sur un trophée qui les fuit depuis tant d’années. Les Français n’ont jamais remporté la compétition, mais ils ont été proches de le faire à quelques reprises. Cela sera surtout l’occasion pour la génération d’Antoine Dupont d’enfin boucler la boucle et de s’installer au firmament du rugby mondial.
« Ça fait trente ans et je n’ai jamais voulu la revoir »
En 1995, le XV de France faisait partie des favoris pour remporter la Coupe du monde. Pour disputer la finale, les Bleus doivent alors se défaire de l’Afrique du Sud en demi, mais ils n’y arriveront pas. À Durban, les Springboks s’imposeront 19 à 15, mais ce match suscitera beaucoup de colère chez les Français. Présent sur la pelouse ce jour-là, Philippe Saint-André a accepté de revenir sur cette rencontre très douloureuse dans les colonnes de L’Équipe. « Ça fait trente ans et je n’ai jamais voulu la revoir. L’arbitre nous refuse trois ou quatre essais. Avant de mourir, leur troisième-ligne Ruben Kruger, lui, a reconnu qu’il n’a jamais aplati son essai. Je ne vais pas dire que c’était un vol manifeste mais cette demi-finale n’a pas été très clean. Notre génération pensait pouvoir être championne du monde et on a été marqués à vie par cette défaite. On avait gagné sur tous les terrains du monde avant cette rencontre qui n’aurait pas dû avoir lieu en raison des conditions météo. »
« Je n’avais jamais vu autant de détresse dans un vestiaire »
Selon Philippe Saint-André, le match aurait donc dû être annulé et à ce moment-là, c’est le XV de France qui se serait qualifié pour la grande finale face à la Nouvelle-Zélande. « Comme le prévoyait le règlement, le match n’aurait pas été rejoué s’il avait été annulé, on l’aurait emporté sur tapis vert puisqu’ils avaient pris un carton rouge en phase de poules. Je n’avais jamais vu autant de détresse dans un vestiaire. Les souvenirs reviennent, je les avais enfouis au fond de moi. Mais on ne peut pas réécrire l’histoire. On a un groupe WhatsApp et on devait se retrouver vendredi soir à Paris mais je n’ai pas pu y aller (il est manager de Provence Rugby qui jouait à Colomiers en Pro D2). » Le destin a finalement été du côté des Springboks ce jour-là, qui étaient par la suite venus à bout des All-Blacks en finale (15-12).