La jeune fille de 17 ans grièvement blessée lundi en tentant de protéger sa mère est désormais hors de danger, a annoncé ce jeudi le parquet de Nice (Alpes-Maritimes), précisant que le père était poursuivi pour assassinat et tentative d’assassinat.

Mardi peu avant 13 heures, le père est entré de force dans l’appartement où la mère vivait avec l’aînée et la cadette de leurs sept enfants, au rez-de-chaussée d’un immeuble du quartier sensible des Moulins, dans l’est de Nice. Le divorce du couple devait être prononcé le lendemain. Selon le témoignage de la jeune fille, c’est elle qui a ouvert la porte, pensant avoir entendu des jeunes jouer dehors. Le père a d’abord frappé la mère et la fille, puis il s’en est pris à la mère avec un couteau, assénant également plusieurs coups à la fille, qui tentait de protéger sa mère.

Entendant des hurlements, un voisin a tambouriné en vain et une livreuse a appelé la police. A l’arrivée des agents quelques minutes plus tard, le père leur a ouvert la porte avec dans les bras sa fille cadette de deux ans et derrière lui deux corps gisant dans une mare de sang. Les policiers ont pris l’enfant, indemne, et interpelé le père. Malgré l’assistance rapide des pompiers, ils n’ont rien pu faire pour la mère, âgée de 39 ans et victime d’un « très grand nombre » de coups d’un couteau retrouvé brisé et ensanglanté.

L’homme n’a pas reconnu les faits

La fille, qui présentait deux plaies au cou, a été transportée à l’hôpital en urgence absolue mais est désormais hors de danger. Elle a assuré aux enquêteurs que son père avait menacé de l’égorger elle et sa mère lorsqu’elles l’avaient croisé dans les transports en commun. Le père lui n’a pas reconnu les faits. Il assure avoir voulu rendre visite à sa fille, tenté de séparer la mère et la fille, se disant ensuite victime d’un aveuglement lié à une soudaine migraine qui lui aurait ôté toute perception de ce qu’il se passait.

Le couple, d’origine tchétchène selon la police, était en conflit depuis plusieurs années. En décembre 2023, la mère avait rapporté avoir été violemment frappée et tirée par les cheveux. Mais elle n’avait pas souhaité porter plainte ni se rendre à l’unité médico-judiciaire et le père avait été relaxé quelques mois plus tard. Lui-même a porté plainte à deux reprises contre sa belle-famille en dénonçant des menaces de mort, tandis que la mère avait porté plainte pour enlèvement de mineur dans le cadre de la séparation.