Au Parc OL,

Préférez-vous commencer un match déterminant en Ligue 1 en étant mené après 47 secondes de jeu, en perdant votre seul pur ailier encore valide dès la 7e minute, ou encore en voyant dans le même timing votre indispensable gardien de but subir une alerte physique ? Du haut de sa tribune de presse, ce petit veinard de Paulo Fonseca n’a pas eu à trancher samedi soir : son OL a vécu une entame en tous points cauchemardesque contre le Losc.

Rayan Cherki, qui a eu après la rencontre « une très grosse pensée pour Ernest Nuamah », peut-être victime d’une grave blessure au genou gauche d’emblée, résume à quel point le coup de tête de Bafodé Diakité a sonné l’OL (0-1, 1re). « On ne voulait pas prendre de but sur corner comme à Strasbourg, on avait vraiment appuyé là-dessus, révèle l’International Espoirs. Là normalement, il n’y a personne qui rentre dans notre surface, on doit faire le ménage, on se doit d’être des mauvais garçons. »

« Il nous faut un ou deux handicaps… »

Les Bad Gones étaient justement aux premières loges du « air marquage » de Tanner Tessmann face à Bafodé Diakité, proche du doublé sur un autre corner, après avoir de nouveau échappé au milieu américain en pleine surface (18e). Après le coup d’arrêt à Strasbourg huit jours plus tôt (4-2), les Lyonnais (7es au coup d’envoi) allaient officiellement se retrouver lâchés à cinq points de l’OM et du Losc, disant quasiment adieu à son objectif vital de Ligue des champions.

Glacé par un coup de casque victorieux de Bafodé Diakité après 47 secondes de jeu, le Parc OL a mis longtemps avant de pouvoir être réchauffé par un Olympique Lyonnais qui intègre le Top 4 de la Ligue 1, à six journées de la fin du championnat. Glacé par un coup de casque victorieux de Bafodé Diakité après 47 secondes de jeu, le Parc OL a mis longtemps avant de pouvoir être réchauffé par un Olympique Lyonnais qui intègre le Top 4 de la Ligue 1, à six journées de la fin du championnat.  - O. Chassignole / AFP

Ça, c’était sans compter sur les réactions déroutantes de l’OL cette saison (comme la précédente avec Pierre Sage). La bande à Corentin Tolisso est tout simplement, tout comme l’AS Monaco, l’équipe ayant pris le plus de points après avoir été menée au score en Ligue 1, à savoir 16. « C’est notre histoire, ça serait beaucoup trop facile si on gagnait tranquillement, ironise Moussa Niakhaté. Il nous faut un ou deux handicaps… Mais la force mentale est importante dans cette équipe. Je ne pense pas que ça soit notre plus beau match de la saison mais on a su montrer du caractère. »

Un week-end de Ligue 1 « tout bénéf » pour l’OL

Avec ce qu’il faut de réussite lorsque à la 35e minute de jeu, Ainsley Maitland-Niles a piégé Hakon Haraldsson pour sauver un ballon à l’origine du penalty provoqué par une main de Thomas Meunier et transformé par Alexandre Lacazette (1-1). Jusque-là, on attendait en vain la première véritable occasion du match du côté d’un OL « plutôt monotone dans le jeu », comme le souligne Bafodé Diakité.

Rayan Cherki évoque comme moment fondateur de ce match (globalement peu emballant) la 25e minute de jeu, lorsque le groupe s’est « réuni au milieu du terrain pour discuter de ce qu’il fallait faire de mieux ». Un vaste programme alors, mais peu à peu rectifié face à des Lillois progressivement inoffensifs. Vite rentré à la suite de la blessure d’Ernest Nuamah, le milieu offensif des Espoirs a inscrit LE but qui risque de changer une partie de la saison de l’OL, subitement/provisoirement 4e de Ligue 1 pour la première fois en 2024-2025.

Rayan Cherki est vivement félicité par Corentin Tolisso pour son but qui pourrait contribuer à changer le destin de la saison de l'OL.Rayan Cherki est vivement félicité par Corentin Tolisso pour son but qui pourrait contribuer à changer le destin de la saison de l’OL. - O. Chassignole / AFP

Couplé aux couacs niçois (1-2 contre Nantes vendredi) et monégasque (2-1 à Brest samedi), ce succès arraché est « tout bénef » (dixit Niakhaté) pour la bande à Paulo Fonseca. « Ça enlève les doutes du dernier match, apprécie Jorge Maciel, adjoint de l’entraîneur portugais et qui le supplée en Ligue 1 jusqu’en novembre. Ça fait du bien à la confiance, il y a de la fierté et de l’orgueil, ce qui nous a manqué en deuxième période à Strasbourg. On est dans la course où on veut être. »

« Prêts à leur faire la guerre à Manchester United »

Et cette fois dans la peau d’un Top 4, au moins jusqu’au dénouement de Reims-Strasbourg ce dimanche (17h15). « Ça ne change rien du tout, assure Rayan Cherki. On n’est pas là pour regarder le classement mais pour jouer chaque match comme une finale. On le regardera à la fin de la saison. » En attendant le OL-Angers du 17 mai, l’OL va avoir droit à son affiche de rêve de Ligue Europa, jeudi (21 heures) contre Manchester United.

« Il y a un match incroyable à jouer, recevoir Manchester United, c’est magnifique, s’enthousiasme Moussa Niakhaté. L’équipe est plus que prête, on a construit cette saison pour toujours être dans les deux compétitions en avril. On l’a mérité, on n’a rien lâché et on est là pour marquer l’histoire du football français en Europe et retrouver la Ligue des champions. » Ni plus ni moins, et ne comptez pas sur Rayan Cherki pour faire redescendre la température, à quatre jours de la plus excitante affiche européenne de l’OL depuis… la demi-finale de la Ligue des champions 2020 contre le Bayern Munich (0-3) lors du Final 8 de Lisbonne.

Notre dossier sur l’OL

« On est prêts à leur faire la guerre à Manchester United, lance le meneur de jeu actuellement on fire. On attend ça depuis longtemps, ça va être un match d’hommes, on va tous prendre nos responsabilités. » A commencer par Tanner Tessmann sur les premiers corners de ce quart de finale aller de la Ligue Europa ?