• Le champion de tennis, Novak Djokovic, s’est installé à Athènes il y a quelques mois.
  • Une décision prise après qu’il est devenu indésirable en Serbie pour ses positions contre la corruption des autorités.

Suivez la couverture complète

La Matinale

Il a soulevé une coupe pour la 101e fois. Le champion de tennis, Novak Djokovic, a ajouté une nouvelle ligne à son immense palmarès en remportant le tournoi d’Athènes, samedi 8 novembre. Ce n’est pas un tournoi majeur du circuit ATP, mais il aura une place particulière pour celui qui a décidé de s’installer en Grèce il y a quelques mois. La raison officielle est d’ailleurs assez floue. « Des choses se sont passées, des décisions ont changé dans nos vies, aussi bien sur le plan privé que sur le plan professionnel », a-t-il expliqué à un média grec.

« Mais derrière ça, on comprend que Djokovic n’est plus forcément le bienvenu dans son pays », relève le journaliste Jordan Ollivier, sur LCI, dimanche 9 novembre. « Alors évidemment, il reste un immense champion, mais il est devenu la cible de certains médias en Serbie », poursuit-il. 

Des positions engagées contre la corruption des autorités serbes

Pour tout comprendre, il faut faire un saut en arrière. Le 1er novembre 2024, un accident mortel se produit à la gare de Novi Sad, au nord de la Serbie. Une partie du bâtiment s’écroule, tuant 16 personnes. « Cet événement est le point de départ d’une contestation des jeunes, des étudiants. Ils dénoncent la corruption au sein de la classe politique », rappelle-t-il. Dans un premier temps, Novak Djokovic reste plutôt neutre. « En tant que personne croyant en l’énergie des jeunes et en leur désir d’un meilleur avenir, je pense qu’il est important d’entendre leur voix », écrit le sportif sur X. 

Lire aussi

« Le Kosovo, c’est le cœur de la Serbie » : la provocation de Novak Djokovic à Roland-Garros lui vaudra-t-elle une sanction ?

Quelques semaines plus tard, « il va un peu plus loin. Après un match remporté à l’Open d’Australie, il signe ‘pour Sonia’ sur l’objectif d’une caméra, une façon de rendre hommage à une étudiante percutée par une voiture lors des manifestations à Belgrade », explique Jordan Ollivier. « C’est en quelque sorte le point de départ de la foudre qu’il s’est attiré de la part des médias proches du gouvernement et du président Aleksandar Vucic », observe-t-il. On le qualifie alors de « faux patriote ». Il est même accusé de soutenir la violence et « la révolution de couleur », un terme employé par certains Serbes pour dénoncer une contestation qui viendrait de l’étranger. 

Le champion de tennis est donc devenu un indésirable pour les autorités serbes alors même qu’il était considéré comme proche du pouvoir, il y a peu. « Très patriotique, apprécié pour ses positions nationalistes sur la question du Kosovo, soutenu par le pouvoir pour son opposition à la vaccination lors de la crise du Covid, il semblerait que désormais, les choses ont changé », conclut-il. Voilà qui pourrait expliquer son exil, avec sa famille, à Athènes.

Emma ALLAMAND