Par Cécile Thibert

Publié
le 1 avril 2025 à 18h40,
mis à jour le 1 avril 2025 à 18h41

Le virus de la rougeole est très contagieux : un malade peut contaminer jusqu’à 20 personnes.
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP

Une dizaine de personnes résidant dans quatre régions et n’ayant pas de lien entre elles ont été infectées lors de leur visite. Les autorités sanitaires indiquent suivre de près la situation.

C’est bien connu : les grands rassemblements sont propices à la diffusion de microbes. Le Salon de l’Agriculture, qui s’est tenu à Paris du 22 février au 2 mars, ne fait pas exception à la règle. Parmi les 607 000 visiteurs et 12 000 travailleurs qui ont pris part à l’événement, au moins une dizaine de cas de rougeole ont été recensés ces dernières semaines aux quatre coins de la France. Le Centre de crises sanitaires du ministère de la Santé, qui a confirmé cette information au Figaro, indique que ces cas concernent « des personnes ayant fréquenté ou travaillé au Salon de l’agriculture » et qui résident en Île-de-France, Auvergne Rhône-Alpes, Normandie et Occitanie. A priori, ces personnes ne se connaissaient pas, selon BFMTV.

Quelle est l’origine de ce foyer infectieux ? Nul ne le sait à ce stade. Mais sa survenue n’est pas étonnante, dans un contexte de recrudescence des cas de rougeole en France comme dans le reste de l’Europe. Le nombre de cas liés au Salon de l’agriculture n’a, pour l’heure, pas été précisé, même si BFMTV fait état d’« au moins 13 cas ». « L’ensemble des professionnels et exploitants du salon de l’agriculture ont été alertés de la situation », indique le ministère de la Santé, qui précise qu’« il leur a été demandé d’être attentifs à l’apparition de symptômes et de consulter un professionnel de santé le cas échéant ».

Une dizaine de cas répartis sur la France entière

En Normandie, deux cas de rougeole ont été identifiés chez des personnes ayant fréquenté le Salon de l’agriculture. « Ces deux cas sont désormais guéris. Ils n’ont eu aucune interaction ensemble et ont fréquenté le salon sur deux journées différentes », a fait savoir l’Agence régionale de Santé (ARS) de Normandie à BFMTV. En Occitanie, trois cas de rougeole, « probablement liés au Salon de l’Agriculture », ont été signalés. En Isère, au moins une personne a été infectée lors de son passage au Salon, provoquant à son tour une dizaine de cas. Une campagne de vaccination dans deux établissements scolaires (dont un lycée agricole) a été lancée lundi 31 mars pour prévenir une éventuelle épidémie.

Enfin, l’ARS Île-de-France fait état de « 7 cas confirmés, dont quatre non-vaccinés, un avec un schéma incomplet et trois vaccinés ». Deux des malades étaient travailleurs sur le salon et cinq étaient visiteurs. « L’exposition lors du Salon de l’Agriculture est confirmée comme source de contamination », indique l’Agence sanitaire au Figaro. Elle précise suivre « de près l’évolution de la situation » via différentes mesures telles que « l’isolement des cas, le contact tracing, la vérification des statuts vaccinaux et des recommandations ciblées ».

Résurgence de la rougeole

Début mars, les autorités sanitaires ont alerté sur le retour en force de la rougeole. Depuis le début de l’année 2025, 180 cas de rougeole ont été déclarés contre 83 sur la même période en 2024, soit un peu plus du double, selon Santé publique France. La rougeole étant une maladie à déclaration obligatoire, sa surveillance se fait de manière étroite.

Cette maladie extrêmement contagieuse (un seul malade peut infecter jusqu’à 20 personnes) ne doit pas être sous-estimée : la moitié des malades depuis début 2025 ont dû être hospitalisés. « Les complications peuvent être graves (pneumonies, encéphalites…), surtout chez les jeunes enfants, les personnes immunodéprimées et les adultes non vaccinés, pouvant parfois conduire au décès de la personne infectée », souligne l’ARS Île-de-France. Les autorités sanitaires rappellent que la vaccination reste le moyen le plus efficace de se protéger contre la maladie. Le vaccin est obligatoire pour tous les nourrissons depuis 2018. Pour le reste de la population, un rattrapage vaccinal peut être proposé.