Si le mode de scrutin applicable aux municipales de 2026 tarde à être connu (la réforme passera en juin au Sénat), on sait déjà que la sécurité sera l’un des thèmes qui animeront la campagne. Le rapport de la mission d’inspection municipale sur la vidéosurveillance, étudié ce vendredi 25 avril en conseil municipal de Marseille, a vu majorité et opposition afficher leurs profondes divergences. D’un côté, la droite et l’extrême droite ont reproché à la majorité de Benoît Payan son moratoire et une inaction en début de mandat.
De l’autre, Sébastien Barles (EELV) a défendu les promesses initiales du Printemps marseillais et rappelé qu' »aucune étude scientifique ne prouv(ait) l’efficacité de la vidéosurveillance ». Entre les deux, le Printemps marseillais. « Certains nous reprochent d’en faire trop, et d’autres pas assez. Finalement, c’est qu’on ne s’en sort pas si mal, non ? », résumait Yannick Ohanessian.
« Du mensonge ou de l’incompétence »
Au lendemain de la visite du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR), l’adjoint (PS) à la sécurité jouait sur du velours : « C’est difficile pour vous d’entendre qu’une majorité de gauche s’occupe de la sécurité. » Quitte à prendre quelques libertés avec les faits, affirmant que sous la mandature de Jean-Claude Gaudin, la mairie n’avait pas cherché de cofinancements pour ses caméras. « Du mensonge ou de l’incompétence », répétait Pierre Robin (LR), qui brandissait le rapport de l’inspection générale des services et le cofinancement « à 33% par l’État » et « à 35% par le Département » sur la période 2012-2020.
Payan à la droite : « Vous ne gagnerez pas l’élection municipale sur la sécurité »
Le nœud des débats tournait toutefois autour du nombre de caméras et de leur implantation. « Vous avez cassé la dynamique », a accusé Lionel Royer-Perreaut (Renaissance). « 1 000 caméras qui ne fonctionnaient que très peu, peu ou moyennement, c’est ça le bilan de la droite », ripostait Benoît Payan. Selon Bruno Gilles (Horizons), au contraire, ces « caméras dormantes » ont permis de juguler la délinquance.