Publié le
9 nov. 2025 à 17h42
« Ce n’est pas la première fois, ça commence à bien faire ». À l’autre bout du fil, Celeste reste passablement énervée contre la SNCF. Pour cette femme âgée de 53 ans, les trains entre Paris et Calais remplissent un quotidien chargé scindé entre l’Île-de-France et les Hauts-de-France. La carrière professionnelle en région francilienne et la vie privée dans le nord de l’Hexagone. Dans la soirée du samedi 8 novembre 2025, la quinquagénaire a effectué un énième trajet dans le TER n°16372 en partance de la Gare du Nord jusqu’à Calais (Nord). Un voyage qu’elle décrit comme « particulièrement désagréable ». Et pour cause : durant plusieurs heures, les passagers ont dû réprimer leurs besoins naturels, faute de pouvoir accéder aux toilettes, fermées.
Pas de contrôleur à l’arrière du train
« Les gens tournaient et faisaient des allers-retours. Certains commençaient à s’énerver », narre à Robin à actu Paris. Ce développeur informatique, qui a passé quelques jours à Paris chez un ami, se souvient parfaitement de cette soirée « éprouvante ». Du départ du train, à 19h52, à l’arrivée à Amiens, à 22h14, les voyageurs n’ont pu échanger verbalement avec aucun contrôleur.
« Une dame a frappé à la porte pour demander à ce qu’on puisse ouvrir les toilettes, mais l’agent était à l’avant, dans une autre rame à laquelle on ne pouvait pas accéder jusqu’à Amiens »
Robin
Passager d’un TER entre Paris et Calais
Lui, comme d’autres personnes à bord du train, a alors contacté le numéro d’urgence mis en place par la SNCF pour réclamer l’ouverture des toilettes. « Il y a un contrôleur dans le train, je vous invite à le trouver », lui a-t-on rétorqué selon un message consulté par actu Paris.
Le changement de contrôleur s’est déroulé à la gare d’Amiens. Plusieurs passagers ont ainsi sommé l’agent, détenteur des clés, à débloquer l’accès. Parmi eux, le conjoint de Karine Boucher, une femme en situation de handicap. « Le contrôleur a dit que les toilettes se bloquaient à partir d’un certain nombre de litres d’eau tirés », rapporte-t-elle pour actu Paris.
« C’est la première fois que ça m’arrive »
Finalement, « il a pu m’ouvrir la porte, et j’ai pu me soulager. Ensuite, les toilettes se sont refermées. Il y a un gros dysfonctionnement. C’est un manque de respect », déplore la championne de paragolf, victime d’une tentative de féminicide à la suite de laquelle elle avait été amputée d’un bras. Depuis, la Calaisienne est devenue une porte-parole des femmes engagées contre les violences faites aux femmes.
Tous ces passagers conviennent de la possibilité de faire acte d’anticipation pour des courts trajets. « Quand je fais un Paris-Beauvais en 1h15, je prenais mes précautions. Mais là, plus de deux heures sans accéder aux toilettes, et surtout sans avoir de retour, c’est la première fois que ça m’arrive », confie Robin. De son côté, Celeste assure avoir déjà observé une situation de cette nature le 26 octobre dernier, entre Calais et Paris.
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Contactée au sujet de ce voyage, la SNCF n’avait pas encore répondu aux sollicitations d’actu Paris à l’heure où nous publions ces lignes.
Cette liaison ferroviaire, qui relie le hub le plus fréquenté d’Europe -la Gare du Nord- à un autre pôle attractif, a vu son nombre de passagers croître ces dernières années. Une progression qui témoigne du dynamisme des trains régionaux dans les Hauts-de-France. Selon l’Autorité de régulation des transports (ART), le total de voyageurs a fléchi de 16 % entre 2023 et 2024. En parallèle, l’offre de transports a bondi de 9 %.
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