Entre cartes postales enneigées et souvenirs de boules de neige,
on imagine spontanément les plus hauts sommets quand on cherche la
ville la plus hivernale. Sauf que le classement qui fait référence
ne regarde pas les stations, mais bien les grandes agglomérations
de plaine et le rythme auquel les flocons tombent.
Parmis les critères, un en particulier change tout : non pas les
centimètres au sol, mais le nombre de jours avec chute de neige.
Sur douze hivers, un palmarès s’est imposé, avec une surprise en
tête. La réponse surprend.
Ville où il neige le plus en France : Annecy,
n°1 en fréquence
Selon Holidu, qui a compté le nombre moyen de
jours de neige entre octobre à mars sur 12
ans dans les villes françaises de plus de 50 000
habitants, Annecy arrive largement en tête avec
4,17 jours de neige en moyenne par mois.
Grenoble suit avec 2,50 jours, puis
Chambéry avec 1,67 jour. À l’échelle européenne
des grandes villes de plaine, Oslo domine avec
5,33 jours mensuels, Helsinki affiche
4,33, et Tallinn se situe au niveau d’Annecy avec
4,17 ; Grenoble pointe à la 14e place.
Ce trio français a un point commun net : un climat plus
continental et la proximité immédiate des reliefs alpins et
jurassiens. Dans ces villes de l’Est, les nuits restent assez
froides pour conserver un manteau blanc et multiplier les épisodes
neigeux au cœur de l’hiver.
Top des villes les plus enneigées
Holidu a examiné les jours de chute de neige, en moyenne
mensuelle, entre octobre et mars sur douze hivers. Voici les
grandes villes où les flocons reviennent le plus souvent, sur la
base des données reprises par Modes et Travaux :
- Annecy : 4,17 jours de neige par mois
- Grenoble : 2,50 jours par mois
- Chambéry : 1,67 jour par mois
- Mulhouse, Colmar,
Besançon : 1,50 jour par mois, à égalité - Strasbourg, Nancy,
Metz : entre 1,30 et 1,50 jour par mois - Valence : 0,67 jour par mois
L’Auvergne Rhône Alpes domine largement le tableau avec neuf
villes dans le top 20 national. Côté calendrier,
Météo-France situe la période la plus neigeuse
d’octobre à mars, avec un pic entre décembre et février. Une
fenêtre idéale pour espérer voir tomber les flocons en ville, sans
monter en station.
Fréquence ou centimètres :
Saint-Étienne change le classement
Compter les jours de neige n’est pas mesurer l’épaisseur au sol.
À ce petit jeu, Saint-Étienne se distingue par le
volume cumulé avec près de 82 cm
en moyenne chaque hiver, selon La Chaîne Météo. Une précision utile
si l’on cherche de gros cumuls plutôt que la régularité des
épisodes.
Le contexte évolue, lui aussi. « La durée d’enneigement baisse »,
a indiqué Gaétan Heymes, ingénieur prévisionniste et nivologue chez
Météo-France, dans Ouest-France. « La tendance se
dessine depuis plusieurs décennies. On le voit depuis les années
1990 », explique le spécialiste. « Nous avons déjà constaté une
hausse de la limite neige/pluie depuis quarante ans. Chaque degré
supplémentaire correspond à une hausse de 150 à 200 mètres de cette
limite. Et comme nous avons déjà pris 2 °C, cela fait donc entre
300 et 400 mètres de différence. »
Dans ce cadre, l’Est garde encore un avantage grâce au relief et
aux nuits froides, ce que l’on observe à Annecy, Grenoble ou
Chambéry. Et au-delà de nos frontières, la hiérarchie européenne
rappelle l’ampleur du climat nordique avec Oslo et
Helsinki en tête, quand Tallinn
se place au niveau de la ville française leader.