Des frappes ukrainiennes ont perturbé l’approvisionnement en courant et en chauffage dans deux villes importantes russes près de la frontière, ont rapporté les autorités russes, dimanche.

Depuis plusieurs jours, la Russie et l’Ukraine visent quotidiennement les installations énergétiques de leur adversaire.

Une attaque de drones a coupé temporairement le courant et le chauffage à des secteurs de Voronej, a reconnu le gouverneur local, Alexandre Goussev. Plusieurs engins ont pu être brouillés électroniquement au cours de la nuit au-dessus de la ville d’un million d’habitants. Un incendie s’est déclenché dans une installation locale.

Des chaînes de nouvelles continues russes et ukrainiennes ont soutenu que la frappe visant une centrale thermique locale.

Une attaque de missiles a causé samedi soir de «sérieux dégâts» aux systèmes d’approvisionnement en électricité et en chauffage de la ville de Belgorod. Quelque 20 000 résidences ont été affectées, a déclaré le gouverneur Viacheslav Gladkov.

Le ministère de la Défense russe a déclaré que ses forces avaient détruit ou intercepté 44 drones au-dessus des régions de Briansk et de Rostov, dans l sud-ouest du pays. Le communiqué ne faisait pas état des oblasts de Voronej ou de Belgorod.

Les autorités locales de l’oblast de Rostov ont fait état de longues coupures de courant à Taganrog, une ville de quelque 240 000 habitants. Une ligne avait dû être coupée de façon urgente, ont-elles expliqué. Elles n’en ont pas précisé les causes, mais un média local a indiqué qu’un transformeur situé tout près avait pris feu.

Pendant ce temps, les tentatives des États-Unis visant à mettre fin au conflit n’ont guère progressé. Malgré tout, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, s’est dit prêt à rencontre son homologue américain Marco Rubio pour discuter de la guerre et des liens bilatéraux.

«Le secrétaire d’État Marco Rubio et moi comprenons le besoin de communications régulières », a-t-il déclaré à l’agence de presse publique russe RIA Novosti, quelques semaines après que l’organisation d’un sommet entre les dirigeants russes et américains eurent été mis sur la glace.

M. Lavrov a répété que la paix ne pouvait pas être atteinte sans tenir compte des intérêts russes, envoyant le signal que le gouvernement russe compte maintenir ses demandes maximalistes.

Sécurité nucléaire

Le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Andreii Sybiha, a accusé Moscou de mettre en danger la sécurité nucléaire, affirmant que les attaques massives de vendredi avaient frappé des sous-stations alimentant deux centrales nucléaires.

«La Russie a une nouvelle fois pris pour cible les sous-stations qui alimentent les centrales nucléaires de Khmelnytsky et de Rivne [Ouest]. Il ne s’agissait pas d’attaques accidentelles, mais d’attaques délibérées», a déclaré le ministre sur X. La Russie met en danger la sécurité nucléaire de l’Europe.»

M. Sybiha a demandé la tenue d’une réunion urgente du Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Le porte-parole russe a indiqué que la Russie avait l’intention de respecter ses obligations en vertu du traité d’interdiction nucléaire, malgré un récent décret de Vladimir Poutine visant à examiner la possibilité de reprendre les tests.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguï Lavrov, a semblé contredire ce porte-parole lorsqu’il a dit que les préparatifs d’un possible test nucléaires avaient commencé, selon l’agence Tass.

Le décret présidentiel a été signé après des déclarations du président américain Donald Trump laissant entendre que les États-Unis pourraient reprendre leurs essais nucléaires pour la première fois en trois décennies.

The Associated Press